La question du voile divise les musulmans
La laïcité permettrait de concilier les deux visions
Une chercheuse féministe québécoise d’origine égyptienne a appelé au respect des droits des femmes qui refusent de porter le voile grâce à l’application de la loi sur la laïcité, qui mettrait tous les courants de pensée sur un « pied d’égalité ».
« Il y a deux positions contradictoires que nous retrouvons au sein de la même communauté. Ne faisons pas comme si les communautés musulmanes étaient homogènes », a affirmé Yolande Geadah, membre associée de l’institut de recherches et d’études féministes de L’UQAM.
Le procès sur la Loi sur la laïcité de l’état, au palais de justice de Montréal, s’est poursuivi hier en mode virtuel, après qu’un cas de COVID-19 impliquant l’enfant d’un avocat eut forcé sa suspension temporaire, jeudi.
Mme Geadah a pu terminer son témoignage hier, en abordant les impacts du voile sur les femmes et du « libre choix » de le porter.
DES PRESSIONS
Plusieurs femmes adoptent le voile islamique de leur plein gré. Mais dans d’autres cas, ce choix se ferait à cause de pression venant de l’entourage, selon l’experte de la situation des femmes dans la culture arabo-musulmane.
Alors que plusieurs immigrants ont fui « l’intégrisme religieux », elle soutient qu’il ne faut pas « faire primer le droit de celles qui veulent porter le voile » et que la loi sur la laïcité ne vient pas brimer ce choix.
« Lorsqu’on rend légitime un symbole aussi fort que le voile, ça vient avec un ensemble d’autres valeurs qui ne sont pas nécessairement dans la société, qui créent des frictions », a estimé Mme Geadah.
« C’est leur choix d’adopter le voile. C’est un choix individuel, mais qui va à l’encontre des intérêts de l’ensemble des femmes. Il y a un équilibre à chercher entre choix individuel et choix collectif », a-t-elle soutenu.