À peine 23 ans et déjà forcée à mettre sa carrière d’infirmière en veilleuse
Une infirmière dans la jeune vingtaine a dû mettre sur pause ses études à l’université en plus d’être en arrêt de travail depuis six mois à cause d’une infection à la COVID-19 qui l’a terrassée.
« Je voulais tellement recommencer l’école [en septembre], mais j’étais clairement dans le déni. Ça aurait été impossible de me concentrer pour mes cours », dit Camille Cusson.
La jeune femme de 23 ans étudie au baccalauréat en sciences infirmières à l’université de Montréal.
Malgré les maux de tête persistants, elle a pu reprendre l’école le 30 octobre en s’arrangeant avec son département.
« Je me fatigue plus vite. J’ai moins de concentration qu’avant. J’ai mal à la tête quand je fais trop de lecture », raconte celle qui appréhende la fin de session, quand elle aura plusieurs examens.
Camille Cusson a contracté le virus à la fin mai, alors qu’elle travaillait comme infirmière dans une unité COVID à l’hôpital Maisonneuve-rosemont.
Elle est en arrêt de travail depuis le 1er juin, et encore à ce jour, elle ne se sent pas apte à retourner au boulot.
Pourtant, avant la COVID, elle étudiait à temps plein en plus de travailler à temps partiel dans son domaine.
RETROUVER SA VIE
« Je trouve ça difficile, moi qui avais l’habitude de faire plein de choses. Malgré les maux de tête et la fatigue, je mets tellement d’efforts pour augmenter mes activités quotidiennes présentement, en espérant retrouver ma vie d’avant », souffle-t-elle.
Après avoir reçu un diagnostic d’encéphalopathie – une inflammation du cerveau résultant de son infection –, elle a commencé l’ergothérapie ce mois-ci.
« C’est comme si je m’étais foulé une cheville, mais là, c’est mon cerveau qui est atteint. L’ergothérapeute me donne des tâches que je dois faire à la maison pour retrouver ma routine », explique-t-elle.
Après avoir perdu complètement le goût et l’odorat pendant un mois, ses sens olfactif et gustatif ne sont jamais revenus à la normale.
« C’est problématique parce qu’il y a des aliments qui sentent mauvais maintenant, au point où ça me donne des nausées. C’est difficile de me nourrir ; j’ai perdu une vingtaine de livres », lance celle qui consulte aussi une nutritionniste.
FINI LE CAFÉ
Elle a également dû faire son deuil de certains aliments, comme le café, qui a désormais un goût de brûlé.
« Je me sens presque mal d’avoir autant de ressources mobilisées pour mon cas, mais j’en ai besoin ! J’ai su aller cogner aux bonnes portes pour aller mieux. Il faut que ça soit entendu, qu’il y a autant de détresse chez certaines personnes qui ont eu la COVID-19, pour qu’ils aient eux aussi accès à ces ressources », espère-t-elle.
Même si ses premiers pas dans son domaine professionnel auront été « traumatisants », Camille Cusson a déjà hâte de retourner au boulot.
« Je ne m’attendais pas à une pandémie à ma première année comme infirmière. Ça m’a fait peur, mais je suis attachée à mon métier. Ça me manque », assure-t-elle.