Le Journal de Quebec

Son coeur ne s’est toujours pas remis de ce traumatism­e

- ERIKA AUBIN

Une mère de famille, dont le coeur porte toujours les séquelles de son infection à la COVID-19, s’inquiète que l’essoufflem­ent et les palpitatio­ns cardiaques qu’elle ressent depuis ne disparaiss­ent jamais.

« Ce n’est pas agréable. Je me sens faible par moments. D’autres fois, mon coeur bat tout croche et je le sens dans ma poitrine », explique Caroline Marceau.

La femme de 41 ans a été déclarée positive le 22 mars. Elle ne saura jamais si elle a contracté le virus lors de son voyage au Mexique, durant la semaine de relâche, ou à son retour.

« Dès le début, je ressentais de l’essoufflem­ent, mais je mettais ça sur le dos de l’anxiété. L’air ne rentrait pas bien. Mes côtes me faisaient mal », se souvient-elle.

À la fin de sa quarantain­e, toujours essoufflée, elle s’est rendue à l’hôpital où elle a passé un électrocar­diogramme.

« Le médecin m’a dit que j’avais des extrasysto­les – un trouble du rythme cardiaque –, que je devais apprendre à vivre avec et que ce n’était pas dangereux, mais désagréabl­e », relate la Longueuill­oise.

D’avril à tout récemment, elle prenait une médication pour régularise­r les battements de son coeur. Les palpitatio­ns avaient pratiqueme­nt disparu. Cependant, les bêtabloqua­nts lui donnaient des étourdisse­ments et sa pression faiblissai­t.

FINI LE GYM

« Mais c’était quand même mieux que des palpitatio­ns cardiaques », confie-t-elle.

Toutefois, les symptômes se sont intensifié­s au point où elle a eu peur de perdre connaissan­ce à plusieurs reprises. Elle a donc dû arrêter la médication et les palpitatio­ns sont revenues.

Avant de contracter la COVID-19, la mère de famille s’entraînait trois fois par semaine au gym. Aujourd’hui, même faire un peu de vélo avec ses enfants de 5 et 14 ans est difficile.

En arrêt de travail pour des raisons familiales, l’adjointe en service de garde voit mal comment elle pourra retourner au boulot si les séquelles ne s’estompent pas.

« Il y a des journées où juste marcher, ça me donne des étourdisse­ments », explique-t-elle.

COMME UNE LOTERIE

« Tous les médecins semblent dire que c’est psychologi­que, souligne Caroline Marceau. Et c’est probableme­nt vrai, car j’ai vécu beaucoup d’anxiété, mais je le ressens physiqueme­nt. J’ai surtout hâte de savoir ce qui se passe avec moi. Je veux juste aller mieux », explique-t-elle.

L’étape suivante sera de consulter un psychologu­e.

Mme Marceau est fâchée de voir que plusieurs banalisent la pandémie.

« C’est vrai que des gens vont bien s’en sortir. Mais c’est comme une loterie, tu ne sais pas comment tu vas réagir. Tu ne sais pas non plus qui tu peux contaminer et comment cette personne sera touchée », avertit-elle.

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PHOTO CHANTAL POIRIER Caroline Marceau s’essouffle juste en faisant du vélo avec ses enfants.

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