Son coeur ne s’est toujours pas remis de ce traumatisme
Une mère de famille, dont le coeur porte toujours les séquelles de son infection à la COVID-19, s’inquiète que l’essoufflement et les palpitations cardiaques qu’elle ressent depuis ne disparaissent jamais.
« Ce n’est pas agréable. Je me sens faible par moments. D’autres fois, mon coeur bat tout croche et je le sens dans ma poitrine », explique Caroline Marceau.
La femme de 41 ans a été déclarée positive le 22 mars. Elle ne saura jamais si elle a contracté le virus lors de son voyage au Mexique, durant la semaine de relâche, ou à son retour.
« Dès le début, je ressentais de l’essoufflement, mais je mettais ça sur le dos de l’anxiété. L’air ne rentrait pas bien. Mes côtes me faisaient mal », se souvient-elle.
À la fin de sa quarantaine, toujours essoufflée, elle s’est rendue à l’hôpital où elle a passé un électrocardiogramme.
« Le médecin m’a dit que j’avais des extrasystoles – un trouble du rythme cardiaque –, que je devais apprendre à vivre avec et que ce n’était pas dangereux, mais désagréable », relate la Longueuilloise.
D’avril à tout récemment, elle prenait une médication pour régulariser les battements de son coeur. Les palpitations avaient pratiquement disparu. Cependant, les bêtabloquants lui donnaient des étourdissements et sa pression faiblissait.
FINI LE GYM
« Mais c’était quand même mieux que des palpitations cardiaques », confie-t-elle.
Toutefois, les symptômes se sont intensifiés au point où elle a eu peur de perdre connaissance à plusieurs reprises. Elle a donc dû arrêter la médication et les palpitations sont revenues.
Avant de contracter la COVID-19, la mère de famille s’entraînait trois fois par semaine au gym. Aujourd’hui, même faire un peu de vélo avec ses enfants de 5 et 14 ans est difficile.
En arrêt de travail pour des raisons familiales, l’adjointe en service de garde voit mal comment elle pourra retourner au boulot si les séquelles ne s’estompent pas.
« Il y a des journées où juste marcher, ça me donne des étourdissements », explique-t-elle.
COMME UNE LOTERIE
« Tous les médecins semblent dire que c’est psychologique, souligne Caroline Marceau. Et c’est probablement vrai, car j’ai vécu beaucoup d’anxiété, mais je le ressens physiquement. J’ai surtout hâte de savoir ce qui se passe avec moi. Je veux juste aller mieux », explique-t-elle.
L’étape suivante sera de consulter un psychologue.
Mme Marceau est fâchée de voir que plusieurs banalisent la pandémie.
« C’est vrai que des gens vont bien s’en sortir. Mais c’est comme une loterie, tu ne sais pas comment tu vas réagir. Tu ne sais pas non plus qui tu peux contaminer et comment cette personne sera touchée », avertit-elle.