L’étau se resserre sur Trump, qui refuse de s’avouer vaincu
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump, qui refuse toujours d’accepter sa défaite face à Joe Biden, a poursuivi hier sa croisade, suscitant des interrogations sur la façon dont il compte sortir de ce qui ressemble chaque jour un peu plus à une impasse.
« La campagne, que, d’ailleurs, j’ai gagnée... » : au détour d’une déclaration sur le prix des médicaments, à l’issue de laquelle il n’a répondu à aucune question, le président américain s’est de nouveau posé en vainqueur, contre toute évidence.
BIDEN REMPORTE LA GÉORGIE
Symbole d’une position de plus en plus intenable pour le tempétueux président, la Géorgie, où Joe Biden l’a emporté d’une courte tête, a officiellement certifié hier après-midi les résultats de l’élection.
« Les chiffres ne mentent pas », avait déclaré un peu plus tôt Brad Raffensperger, le secrétaire d’état républicain de cet État du sud. « Ils représentent le verdict du peuple ».
À quel moment le président américain reconnaîtra-t-il sa défaite pour permettre une transition normale ? Bombardée de questions sur ce thème, sa porte-parole, Kayleigh Mcenany, a esquivé.
« Le président a lancé des actions en justice, il prend les choses au jour le jour », a-t-elle simplement répondu, lors d’un point de presse particulièrement tendu.
Reclus dans la Maison-blanche, Donald Trump a commencé sa journée en retweetant une vidéo de la stupéfiante conférence de presse de son avocat Rudy Giuliani.
Jeudi, ce dernier a accusé, sans preuve, le parti démocrate d’avoir organisé une fraude à grande échelle.
ABUS DE POUVOIR
Le président américain a par ailleurs reçu des élus locaux du Michigan, État-clé qu’il a perdu cette année face à Joe Biden.
Cette invitation, au moment où l’état doit certifier lundi les résultats de l’élection, a suscité une levée de boucliers.
« C’est un abus de pouvoir, c’est une tentative délibérée d’intimider des responsables électoraux », a déclaré Bob Bauer, avocat de l’équipe Biden.
De son côté, le sénateur républicain Mitt Romney a, lui, accusé le président d’exercer « des pressions sur les autorités » pour « renverser la volonté du peuple ». « Il est difficile d’imaginer une action pire et plus antidémocratique de la part d’un président américain en exercice », a-t-il lâché.
« Il est difficile de comprendre comment cet homme raisonne, a estimé la veille Joe Biden. Je suis convaincu qu’il sait qu’il a perdu et que je prêterai serment le 20 janvier. Ce qu’il fait est tout simplement scandaleux », a ajouté le prochain président, qui fêtait hier ses 78 ans.