Le Journal de Quebec

Des pirates ciblent une filiale de MTY

- HUGO JONCAS

Des cyberpirat­es ont attaqué la filiale américaine du géant de la restaurati­on MTY le 17 novembre. L’entreprise montréalai­se, qui détient notamment les marques Mikes, Scores, Valentine et Thaï Express, a tout de même évité le pire.

Le rançongici­el du gang Netwalker s’en est pris à Kahala Brands, le franchiseu­r américain que MTY a acquis en 2016.

« Ils ont essayé d’encrypter les données sur nos serveurs, mais ils n’ont pas réussi, dit le chef de la direction de MTY, Éric Lefebvre. Notre sécurité informatiq­ue a levéleflag assez vite. »

Netwalker vient également de s’attaquer à Sollio Groupe coopératif (ex-coop fédérée) avec plus de succès, rapportait notre Bureau d’enquête le 17 novembre.

TENTATIVE D’EXTORSION

Ces cyberpirat­es, reconnus pour leurs cibles d’envergure, se vantent sur le web caché ( darkweb) d’avoir copié des dizaines de dossiers issus des serveurs de Kahala. Ils menacent d’en divulguer le contenu le

1er décembre s’ils ne sont pas payés.

Comme ils n’ont pas réussi à terminer le travail, MTY n’a cependant pu consulter aucune demande de rançon.

« S’il y en a une à payer, ça sera à la compagnie d’assurance de le faire, pas à MTY », précise Éric Lefebvre.

Fidèle à son habitude, Netwalker présente sur le darkweb une liste d’éléments qu’il prétend avoir copiés, dont des dossiers « Legal », « Legal Tax Share », « LLC Payroll » et « HR », comme dans « humanresou­rces » (ressources humaines).

MTY, inscrite à la Bourse de Toronto, a embauché une firme spécialisé­e pour savoir ce que le gang a pu dérober au juste.

« La question, c’est : est-ce qu’ils ont quelque chose, ou rien ? » dit Éric Lefebvre.

Il précise que les données les plus sensibles de MTY ne sont pas hébergées sur le réseau de Kahala aux États-unis, mais bien sur les serveurs de la maison-mère montréalai­se.

HYPERACTIF­S

Netwalker multiplie les victimes depuis l’an dernier.

Au Québec, en plus de Sollio, le gang a piégé Xpertdoc, qui a payé une rançon pour récupérer les données sur des policiers volées sur ses serveurs.

Ces cybercrimi­nels ont aussi empoché 1,14 M$ US de l’université de Californie à San Francisco, qui travaillai­t sur un vaccin contre la COVID-19, selon la BBC.

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