UNE EXPÉRIENCE ENRICHISSANTE
Même s’il avait apprivoisé l’enseignement grâce à un emploi de suppléant au terme de sa première saison dans les rangs professionnels en 2015, Christophe Normand découvre une toute nouvelle facette du métier d’enseignant en raison de l’annulation de la saison de la LCF.
Enseignant à temps plein à l’école secondaire Monseigneur Euclide-théberge de Marieville, institution qu’il a fréquentée de 2005 à 2009 et où il a découvert le football, le centre arrière des Alouettes est en effet responsable d’un groupe d’élèves atteints du trouble du spectre de l’autisme (TSA). En compagnie de son mentor Marquis Rodrigue, Normand est responsable d’un groupe de 12 élèves.
« J’aime pas mal ça, souligne le papa de deux jeunes enfants, qui est aussi titulaire d’un groupe régulier d’univers social en deuxième secondaire. L’enseignement est un peu différent. Nous avons un groupe de 10 à 12 élèves et nous sommes toujours deux enseignants. Marquis est comme mon entraîneur. Il m’encadre beaucoup et me sert de mentor.
Il a fait sa carrière avec ces groupes d’élèves et c’est rassurant de l’avoir à mes côtés. Sans Marquis, je serais pas mal dans le jus.
« La dynamique est différente d’un groupe régulier parce qu’on mise beaucoup sur le travail individuel, de poursuivre le détenteur d’un baccalauréat multidisciplinaire de l’université Laval. On s’adapte à la cadence de chaque jeune au lieu de faire évoluer tout le groupe au même rythme. Comme un entraîneur au football qui adapte ses jeux en fonction de l’adversaire, on adapte notre enseignement au rythme de l’élève. »
TRAVAIL VALORISANT
Normand adore ce contact. « Quand tu réussis à créer un lien, c’est vraiment valorisant, exprime-t-il. Ce n’est pas aussi facile, mais c’est vraiment le fun quand tu réussis à rentrer dans leur compréhension. Les rapports sociaux sont différents, mais ça ne signifie pas qu’un jeune ayant le spectre de l’autisme n’est pas capable de communiquer. La communication doit être très claire. »
À Monseigneur Euclide-théberge, école qui compte un peu moins de 1200 élèves, Normand côtoie ses anciens enseignants et entraîneurs. Il donnait un coup de main aux entraîneurs avant que la saison soit annulée.
« Cet été, j’ai voulu me rapprocher de l’école par le biais du football, mais la grande pénurie de professeurs a fait en sorte que j’ai accepté un poste d’enseignant en septembre. Je ne veux pas retourner à l’université pour faire quatre ans, mais je serai de retour l’an prochain s’il n’y a pas de saison. Quant au football, les jeunes jouent sur le même terrain de gazon et de bouette et portent les mêmes casques et épaulettes qu’à mon époque. Nous avons pu disputer trois parties avant que tout soit arrêté. »
« PROF À TOUT FAIRE »
Après avoir effectué son dernier stage d’études à Saint-jean-eudes l’hiver dernier, Mathieu Betts s’est joint au personnel enseignant de l’école privée de Québec en septembre.
« Je suis un peu le professeur à tout faire, ce qui est super positif pour mon développement, résume l’ailier défensif des Eskimos d’edmonton. J’ai ma classe en éducation physique, mais je suis aussi i mpliqué dans le programme de multisports avec le football, le hockey, le basketball et le cheerleadeding. Parce qu’il y a beaucoup de retraits préventifs en raison de la COVID-19, je fais aussi beaucoup de suppléance en français, en langues et en arts dramatiques. »
Betts est impressionné par les élèves.
« La majorité des jeunes a besoin de bouger et on ne peut pas leur offrir la meilleure expérience. Ils n’ont pas leur bonbon de disputer des parties ou des tournois. Ce n’est pas un contexte facile, mais ils m’impressionnent et s’adaptent à la situation. Le moral est pas si mal, compte tenu des circonstances. La pandémie permet de m’améliorer avec les outils technologiques. C’est l’aspect que je trouve le plus difficile. »