LE MODUS OPERANDI DES PRÉDATEURS DÉCORTIQUÉ
Une étudiante de l’université Laval est en train de documenter le modus operandi des entraîneurs qui agressent les athlètes sous leur responsabilité.
L’objectif de ce projet de recherche est d’aider les organisations sportives à combattre ce fléau à la racine.
« C’est bien beau de proposer des pistes de prévention et tout, mais si on ne comprend pas comment ils font pour s’en prendre aux athlètes et pour commettre leurs crimes, c’est difficile de proposer des pistes de solution adaptées », explique Élisabeth St-pierre, étudiante à la maîtrise en psychopédagogie.
La jeune femme décortique les cas judiciarisés d’environ 120 entraîneurs au Canada remontant aussi loin qu’aux années 1970 pour dresser un portrait clair des méthodes employées par l’agresseur typique en milieu sportif. Elle prévoit remettre le fruit de son travail dans quelques mois.
SIX ÉTAPES CLÉS
Ses recherches montrent néanmoins jusqu’ici que le mode opératoire se déroule en six étapes.
Seules les causes impliquant des hommes ont été retenues puisque l’échantillon du nombre de femmes accusées de crimes sexuels au pays est trop mince.
1 Cibler un athlète en particulier 2 Gagner la confiance
3 Exercer un contrôle sur l’athlète 4 Isoler l’athlète
5 Obtenir la participation de l’athlète dans les abus
6 Maintenir le silence/éviter le dévoilement de l’athlète
« On fait ça pour proposer des pistes de solution en fonction de chaque étape pour arrêter le crime avant qu’il ne soit commis », souligne-t-elle.
Jugements de la cour, articles de journaux, Élisabeth St-pierre a passé au peigne fin des centaines de causes pour ressortir celles qui sont les plus documentées afin de mener à bien sa démarche.
« Il nous fallait des causes pour connaître les détails. Parfois, quelqu’un a plaidé coupable, alors il n’y a pas grand-chose dans les jugements ou dans les articles de journaux. Puis, je n’ai recensé que deux [cas] de femmes au Canada au complet. »
ATHLÈTES TOUCHÉS
Même si elle n’a pas terminé la rédaction, un constat s’est dégagé en comparant les cas entre provinces et l’âge des victimes.
« Ce n’est pas juste des athlètes de haut niveau qui sont touchés, il y en a vraiment au niveau local et régional, mais la façon de commettre le crime va être différente. Ce ne sera pas la même stratégie », affirme l’étudiante.