Le Journal de Quebec

« Toutes nos prières vont pour ces femmes » – CARDINAL LACROIX

Éclosion foudroyant­e chez les Soeurs de la Charité

- JÉRÉMY BERNIER

Épargnée jusqu’ici, la congrégati­on des Soeurs de la Charité vit maintenant ce qu’elle redoutait des allées et venues des employés : une éclosion foudroyant­e de COVID-19 qui met la vie des religieuse­s en danger.

Jusqu’à présent, 39 des quelque 300 religieuse­s ont contracté le virus, tout comme 43 des 110 employés. Il s’agit de l’éclosion la plus importante dans une congrégati­on religieuse au Québec, alors qu’au moins six autres ont été affectées par la pandémie depuis mars.

« Toutes nos prières vont pour ces femmes qui ont tellement servi dans notre société, et pour les membres de leur personnel affectés par cette éclosion. Courage ! » a écrit sur Twitter le Cardinal Gérald C. Lacroix, qui a aussi tenu à livrer un message de soutien dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

C’est demain que l’on réalisera l’ampleur réelle de l’éclosion, qui s’est frayé un chemin jusqu’à « l’infirmerie » de la Maison généralice, située à Beauport, dont la moyenne d’âge des soeurs s’élève à environ 88 ans. Les résultats d’un dépistage massif mené vendredi au sein de l’établissem­ent seront alors dévoilés, d’après Mathieu Boivin, porte-parole du CIUSSS de la Capitale-nationale.

« EXPOSÉES »

« Les soeurs ne pouvaient pas sortir de l’établissem­ent, c’est interdit, sauf pour des urgences médicales extrêmes. Et il n’y a plus de visites permises depuis le mois de mars », explique en entrevue le directeur général de la congrégati­on, Jean M. Gagné.

Si les soeurs semblaient presque entièremen­t coupées du monde extérieur, la centaine d’employés, eux, avaient la possibilit­é d’aller et venir sans problème.

Malgré bon nombre de précaution­s et de mesures, c’est ce qui aurait fait entrer le coronaviru­s au sein de la congrégati­on, soupçonne la supérieure générale Soeur Monique Gervais.

« On craignait que ça finisse par entrer dans nos murs. On était prudentes et on a eu la chance d’être épargnées jusqu’à présent, mais on était aussi exposées. On a des employés qui circulent, comme partout », soutient la religieuse.

« On n’a jamais vécu quelque chose de semblable. Non seulement c’est la première épidémie, mais on n’a jamais eu autant de soeurs qui sont tombées malades simultaném­ent », poursuit-elle, soulignant au passage les inquiétude­s soulevées par les familles des soeurs.

PRIÈRES

En attendant la suite des choses, les Soeurs de la Charité s’en remettent à la Providence et se soutiennen­t mutuelleme­nt dans cette épreuve. Pour aider à éviter tout rassemblem­ent, des prières télévisées sont notamment diffusées dans toutes les chambres de l’établissem­ent.

« On essaie de prendre une grande force dans la prière et dans l’espérance, on a toute une équipe qui veille sur nous pour les soins », conclut Mme Gervais, faisant référence à l’équipe-mission du CIUSSS de la Capitale-nationale.

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PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈR­E L’éclosion a débuté le 18 novembre entre les murs de la congrégati­on des Soeurs de la Charité. Les résultats d’un dépistage massif mené vendredi seront connus aujourd’hui.

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