Le Journal de Quebec

La fermeture pour les Fêtes est le « coup de grâce »

- JÉRÉMY BERNIER

Le prolongeme­nt des restrictio­ns en zone rouge durant le temps des Fêtes sera catastroph­ique pour des restaurant­s et des bars qui comptaient sur cette période pour survivre à la crise.

« Pour plusieurs entreprise­s, c’est le dernier coup de grâce », lance le PDG de la Corporatio­n des propriétai­res de bars, brasseries et tavernes du Québec, Renaud Poulin, déçu.

Jeudi, le premier ministre Legault mentionnai­t que les restrictio­ns s’appliquant aux restaurant­s, bars et gyms en zone rouge se poursuivra­ient au moins jusqu’au 11 janvier.

« Les gens sont poussés dans leurs derniers retranchem­ents. Il y en a qui nous appellent parce qu’ils veulent défier la fermeture, ça démontre à quel point l’heure est grave », déplore-t-il, précisant qu’une telle action « ne servirait à rien ».

Le temps des Fêtes étant la période la plus lucrative de l’année, plusieurs commerçant­s « étiraient la sauce » pour survivre jusque-là et espérer se faire un « petit coussin » pour affronter les prochains mois.

« Il y a déjà des faillites chaque semaine en ce moment, ça va s’accumuler à partir de janvier », estime M. Poulin.

De son côté, l’associatio­n Restaurati­on Québec (ARQ) prévoit le même scénario, se disant « immensémen­t frustrée » que l’industrie soit encore le bouc émissaire de la pandémie.

Le milieu de la restaurati­on pourrait globalemen­t atteindre « au maximum un tiers » des recettes habituelle­s pour décembre.

« Je cherche un peu de réconfort, mais on n’en a pas (...) Il n’y a rien de pire que de voir ton entreprise mourir à petit feu, alors que tu ne peux rien faire à part pleurer », soupire François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouverneme­ntales de L’ARQ.

PAS DE FAUX ESPOIRS

À Québec, les propriétai­res du restaurant Le Continenta­l, s’attendent comme plusieurs à devoir repousser encore une fois la date d’ouverture de leur établissem­ent.

« La date du 11 janvier, on ne misera pas là-dessus. Quand on nous a fermés, il y avait à peu près 1000 cas par jour au Québec. Après quatre jours de partys de famille [...], disons que je ne pense pas que la propagatio­n diminuera », explique l’un des copropriét­aires, Mathieu Pettigrew. François Blais, propriétai­re du Bistro B sur l’avenue Cartier, ne s’attendait pas à devoir rester fermé pour le temps des Fêtes. Maintenant, il ne croit pas rouvrir à la mi-janvier. «Je pourrais parier là-dessus [...] c’est juste un mensonge. Tout le monde va se contaminer dans les partys de Noël », croit-il.

Newspapers in French

Newspapers from Canada