Le Journal de Quebec

Plus capable !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau @quebecorme­dia.com Écoutez Richard Martineau en semaine 8 h ou en tout temps en balado sur qub.radio

Message à tous ceux qui profitent des tribunes qu’on leur offre pour dire que les Québécois sont racistes et intolérant­s et bornés et chauvins et sectaires et frileux et fermés aux autres.

Si vous trouvez que la vie est si dure au Québec.

Si vous trouvez que le Québec est un endroit si épouvantab­le.

Si vous souffrez autant. Partez, que diable ! Sautez dans un avion et allez vers des cieux plus cléments !

On ne vous retient pas…

HONTE À AMNISTIE INTERNATIO­NALE

Je crois que je ne me trompe pas quand je dis que je ne suis pas seul à en avoir ras le bol de ces insultes.

Depuis quelque temps, on dirait que c’est à celui qui tapera le plus fort sur la tête des Québécois.

Jusqu’à Amnistie internatio­nale qui s’y met, en affirmant dans une pub odieuse que les Québécois discrimine­nt contre tous ceux qui ne s’appellent pas Tremblay ou Roy!

Vous n’avez pas des dictatures à condamner, chers amis d’amnistie ? Des prisonnier­s politiques à libérer ? Des tortionnai­res à dénoncer ?

Le peuple québécois est l’un des plus accueillan­ts au monde.

Parlez-en aux Haïtiens que nous avons accueillis à bras ouverts. Aux boat people vietnamien­s. Aux Chiliens qui ont fui la dictature de Pinochet.

Aux Algériens qui ont choisi de déménager ici parce qu’ils en avaient ras le bol des islamistes.

Et aux Irakiens, oui,

Adib, les Irakiens qui sont venus ici afin de pouvoir enfin vivre en paix et voir leurs enfants s’épanouir, avoir du succès, briller

— et, qui sait ? peut-être même remplir des salles et se faire applaudir à la grand-messe du dimanche par des catholique­s blancs francophon­es qui les traiteront comme des amis, des compatriot­es et des égaux.

Ras le pompon de voir des gens qui ont profité amplement de la générosité et de l’ouverture des Québécois pour, une fois bien installés, nous cracher en pleine figure.

LE STRICT MINIMUM

Tout ce qu’on vous demande est de parler notre langue et de ne pas brandir votre religion comme un drapeau quand vous travaillez pour l’état et que vous incarnez une figure d’autorité.

Est-ce si épouvantab­le ? Vous en connaissez, vous, des régions du monde où il fait aussi bon vivre qu’ici ?

J’imagine que si votre pays d’origine était si beau, si égalitaire, si généreux, s’il défendait si bien les droits de ses citoyens et s’il traitait si bien ses minorités, vous n’auriez pas décidé de tout quitter pour vous installer ici, à des milliers de kilomètres de votre terre natale, de vos parents, de vos amis.

Serait-ce trop vous demander de profiter de vos tribunes pour vanter notre générosité, parfois ? Notre bienveilla­nce ? Notre clémence ? Notre charité ? Notre ouverture ?

Nous ne demandons pas grand-chose. Juste cesser de nous traîner dans la boue.

Nous sommes une minorité. Et une minorité, c’est fragile. Il est tout à fait normal que nous voulions protéger notre culture, notre langue, nos us et coutumes.

Connaissez-vous toutes les luttes, tous les combats que nos parents, nos grands-parents et nos arrière-grands-parents ont dû mener pour que soyons encore ici ?

L’intégratio­n est une autoroute à deux voies. Nous avons des devoirs envers vous. Mais vous en avez envers nous.

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