Le Journal de Quebec

Le PQ dévoile son nouveau « projet national » axé sur l’indépendan­ce

St-pierre Plamondon veut « démondiali­ser » et « décanadian­iser » le Québec

- MARC-ANDRÉ GAGNON

La marche rapide vers l’indépendan­ce que le nouveau chef du Parti québécois, Paul St-pierre Plamondon, proposera aux électeurs en 2022 s’articulera autour d’un processus de « démondiali­sation » et de « décanadian­isation » du Québec.

C'est ce que prévoit l'ébauche de « projet national » dévoilée à l'occasion du tout premier Conseil national du Parti québécois – en mode virtuel – depuis le couronneme­nt de M. St-pierre Plamondon, le 9 octobre dernier.

Comme promis pendant la course, la promesse de tenir un référendum dans un premier mandat se retrouve au coeur du document d’une trentaine de pages sur lequel sera basé le prochain programme électoral du PQ.

« Aujourd'hui, je nous permets de rêver », s’est enthousias­mé M. St-pierre Plamondon, en rappelant qu’un récent sondage Léger situe l’appui à la souveraine­té autour de 40 %, vingt-cinq ans

après le dernier référendum.

RECOURS AUX FONDS PUBLICS

Dès son arrivée au pouvoir, le chef péquiste procéderai­t à la nomination d’un « ministre d’état chargé de l’indépendan­ce pour coordonner l’ensemble des activités ministérie­lles » qui y sont liées.

Le PQ ne s’en cache pas, il utiliserai­t « les moyens financiers de l’état afin de préparer adéquateme­nt le Québec à l’indépendan­ce », mais ces dépenses n’ont pas encore été chiffrées.

« Il y a un certain coût, mais qui n’est pas si grand », a laissé entendre le chef péquiste, lorsque ramené en conférence de presse devant le trou budgétaire de 32 milliards $ que subiront les finances publiques du Québec d’ici 2023 en raison de la pandémie. « Les élections ont lieu en 2022, puis le contexte par rapport à la crise sanitaire sera complèteme­nt différent », croit M. St-pierre Plamondon.

Un éventuel gouverneme­nt péquiste se lancerait du même coup dans une « démarche vers une saine démondiali­sation ». Paul St-pierre Plamondon bouderait par exemple des « lieux décisionne­ls occultes comme Davos », où a lieu chaque année le Forum économique mondial, un rendez-vous auquel même la première ministre Pauline Marois a déjà participé.

PLUSIEURS DÉFIS

« Je ne vous cacherai pas qu’il y a des défis », a prévenu le chef péquiste en s’adressant à ses militants.

Le premier défi sera notamment de mettre de côté les « différends » que les quatre candidats à la chefferie ont pu avoir.

C’est d’ailleurs dans cet esprit que M. St-pierre Plamondon s’adjoindra les services de son ex-adversaire, Frédéric Bastien, à titre de conseiller en matière d’affaires constituti­onnelles.

« Il n’y a pas de contrat et il n’y a pas rémunérati­on non plus, a expliqué le chef péquiste en entrevue avec notre Bureau parlementa­ire. C’est vraiment pour marquer la décision qu’il a prise de s’impliquer dans le parti et c’est la reconnaiss­ance de son expertise en matière juridique et historique. »

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PHOTO COURTOISIE « On est de retour, on est en train de repartir la machine », a déclaré le chef péquiste Paul St-pierre Plamondon, en s’adressant à ses militants sans discours écrit ni télésouffl­eur.

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