LA DETTE EXPLOSE
Le niveau de la dette est bien plus élevé que lors de la crise des années 1990. C’est un enjeu qui doit absolument nous préoccuper. Une dette très élevée signifie qu’on n’a plus l’espace fiscal nécessaire pour faire face à une autre crise.
Le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, prévoit que le déficit annuel du gouvernement fédéral atteindra un sommet de 328,5 G$ en 2020-2021, du jamais vu depuis 19661967. C’est 23 fois plus qu’en 2018-2019.
En déliant autant les cordons de la bourse, les libéraux pourraient avoir mis la main dans un engrenage duquel il leur sera difficile de s’extraire.
« C’est toujours difficile pour un gouvernement de retirer une aide, parce qu’aider les gens de façon généreuse, c’est politiquement très populaire, ça rapporte à court terme », dit le premier vice-président politiques publiques du Conseil canadien des affaires, Robert Asselin.
Le gouvernement devrait pourtant remballer ses programmes d’ici l’été prochain, prévient M. Giroux, sinon la viabilité des finances publiques sera sérieusement compromise.
« On peut se permettre un tel déficit sur un an, mais pas pour une autre année », mentionne-t-il.
Mais à la veille d’une mise à jour économique qui fera suite à un discours du trône fort ambitieux, « le danger, c’est que le gouvernement se serve de la crise pour faire des dépenses qu’il n’aurait pas eu la latitude de faire en temps normal », craint M. Asselin.
Rebekah Young, de la Banque Scotia, espère que le gouvernement Trudeau présentera dans sa mise à jour économique une stratégie de gestion claire de la dette, ce qu’il a refusé de communiquer jusqu’à présent.
Selon la directrice des politiques économiques provinciales et fiscales de l’institution financière, cela doit être conjugué à un solide plan de lutte contre la récession qui mise sur la relance verte.