Le Journal de Quebec

De l’hôtellerie à l’aide humanitair­e

Deux frères au secours des sinistrés du Nicaragua

- CATHERINE BOUCHARD

Deux Québécois qui opèrent un gîte touristiqu­e à Popoyo, au Nicaragua, consacrent désormais leur quotidien à faire de l’aide humanitair­e, alors que des milliers d’habitants se retrouvent sans domicile et sans nourriture, depuis le passage des ouragans Eta et Iota qui ont causé d’importante­s inondation­s.

Le soleil est revenu depuis peu à Popoyo et dans les environs, mais pour les habitants du coin et des villages voisins, l’heure est au constat et au nettoyage.

« Les gens sortent des refuges pour aller nettoyer et récupérer ce qu’ils peuvent de leur maison », indique Marc Bonds qui vit à temps plein au Nicaragua depuis 2013.

Son frère, Manuel, qui y vit six mois par année est arrivé juste avant la catastroph­e naturelle, il y a environ deux semaines.

Ils sont tous les deux propriétai­res du Cafe con Leche depuis 2015. Les activités touristiqu­es étant complèteme­nt arrêtées depuis huit mois, soit le début de la pandémie, les deux hommes passent leur journée « en mission » afin d’aider ceux qui sont dans le besoin.

« Ça fait environ deux jours que l’on apporte des denrées, de l’avoine, des haricots, des oeufs brouillés et du riz. Aujourd’hui (jeudi), ce sera de l’eau. Et on fait le tour des villages qui sont dans le besoin », explique Manuel.

Ils se consacrent plus précisémen­t aux villages de Playa Popoyo, Las Salinas, Nahualapa, La Virgen Morena, Higueral, San Ignacio et Las Mercedes. Ils font le tour des refuges et des églises, là où se trouvent ceux qui ont tout perdu.

UN PEUPLE RÉSILIENT

« C’est du monde habitué, extrêmemen­t résilient. Hier, on est allé constater l’état des maisons. Ce sont des gens qui ont tout perdu et ils gardent le sourire et l’espoir. Le moral est très bon. Ils ne savent même pas où ils vont dormir et ils ne braillent pas », poursuit son frère, Marc.

Ils ont même vu des gens dormir sur des bouts de tôle.

« C’est “toff”, on n’est pas habitués », laisse tomber Manuel.

Alors qu’ils sont au bout de leurs économies pour garder leur gîte — lourdement touché par la pandémie — les deux bons samaritain­s n’ont pas hésité à prendre leur argent personnel pour aider les gens de leur pays d’adoption.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Les Québécois Marc et Manuel Bonds passent leurs journées à livrer des denrées et de l’eau potable aux sinistrés du Nicaragua, ravagé par le passage de deux ouragans.
PHOTO COURTOISIE Les Québécois Marc et Manuel Bonds passent leurs journées à livrer des denrées et de l’eau potable aux sinistrés du Nicaragua, ravagé par le passage de deux ouragans.

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