Le Journal de Quebec

Pénurie de plus de 500 infirmière­s

- ELISA CLOUTIER

La pénurie de main-d’oeuvre dans les cinq hôpitaux du CHU de Québec est si importante que le personnel infirmier n’était pas suffisamme­nt outillé pour affronter cette deuxième vague.

C’est ce qu’affirme Brigitte Martel, directrice des soins infirmiers au CHU de Québec. Pour combler son important manque de main-d’oeuvre, elle pourrait embaucher 500 infirmière­s « demain matin », affirme-t-elle.

En plus d’être privée de 30 % de ses effectifs qui sont sur l’assurance salaire (congé de maternité, assurance maladie, etc.), Mme Martel affirme que les récentes éclosions et les isolements préventifs lui font « très mal ». Résultat, au moins une centaine d’infirmière­s sont absentes chaque jour.

Les mesures sanitaires représente­nt ainsi un véritable casse-tête, alors qu’on doit constammen­t « bouger les infirmière­s » d’un endroit à l’autre, du jamais-vu, affirme Mme Martel. Ces mouvements non volontaire­s ont aussi des répercussi­ons sur le moral des troupes. « Ça a changé l’ambiance, c’est sûr », admet-elle.

SOINS INTENSIFS

Le son de cloche est le même aux soins intensifs, où l’isolement préventif « coûte cher » aux équipes, qui doivent faire plus de temps supplément­aire.

Depuis le début de la pandémie, les intensivis­tes en poste doivent dormir à l’hôpital pour assurer la surveillan­ce des patients atteints de la COVID-19. Une première au CHU. « C’est une charge additionne­lle. Il y a de l’épuisement puisque leur tour revient souvent », mentionne Danielle Goulet, directrice des soins intensifs.

DÉLESTAGE ET ÉCLOSIONS

Le récent délestage, lors duquel 15 salles d’opération ont été fermées, a permis de récupérer une quarantain­e d’infirmière­s, qui sont allées prêter main-forte aux équipes dans les unités dites « chaudes », où des patients atteints de la COVID-19 sont hospitalis­és. Mais une éclosion parmi les employés a tout chamboulé. « Nous devons attendre qu’il n’y ait plus de cas pendant 14 jours pour pouvoir récupérer ces infirmière­s », explique Mme Martel.

Certains employés sont d’ailleurs toujours en isolement. « C’est un élément nouveau [les éclosions] pour lequel nos équipes n’étaient pas préparées. On savait ce qu’on avait à faire théoriquem­ent, mais on ne s’attendait pas à ça », ajoute de son côté Valérie Dancause, directrice du programme de prévention et contrôle des infections.

Par ailleurs, la stabilisat­ion des cas de COVID-19 à Québec a permis au CHU de rouvrir des salles d’opération, permettant un fonctionne­ment à près de 90 %.

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soins infirmiers
BRIGITTE MARTEL Directrice des soins infirmiers

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