Le Journal de Quebec

AU COEUR D’UN PROJET COLOSSAL

- Richard Boutin l ∫ Rboutinjdq

En cette année qui n’a rien d’ordinaire, les joueurs de la Ligue canadienne de football qui ont vu leur saison annulée ont eux aussi dû se réinventer, comme plusieurs autres personnes dans la société. Au cours des deux prochains jours, dans une fin de semaine où la Coupe Grey aurait été normalemen­t à l’horaire, nous vous présentons les histoires de Québécois qui se découvrent une nouvelle passion, qui réalisent un rêve ou qui garnissent leur curriculum vitae en prévision de leur après-carrière. Bonne lecture.

Vincent Desjardins se retrouve au coeur du plus gros projet de transport collectif qu’a connu le Québec au cours des 50 dernières années.

Le Réseau express métropolit­ain (REM) comptera 26 stations et s’étendra sur 67 km dans le grand Montréal. À l’emploi de EBC, une firme de constructi­on en génie civil, Desjardins a été prêté au consortium qui gère la constructi­on du REM parce qu’il n’en pouvait plus du télétravai­l quotidien.

« Pour une année sans football, je ne pourrais pas demander mieux comme emploi, affirme le plaqueur des Stampeders de Calgary qui est le gestionnai­re du chantier pendant le quart de travail de nuit pour le trajet entre le quartier DIX30 et l’ouest de Montréal. Comme gestionnai­re de projet, ce n’est pas le plus gros défi parce que les travailleu­rs ont un contremaît­re, mais c’est vraiment tripant au niveau de l’ingénierie. C’est la première fois que cette technologi­e est utilisée au Québec. »

« C’est un beau projet et je pourrai dire un jour que j’y ai participé, de poursuivre Desjardins. J’ai hâte d’embarquer. Quand le projet sera terminé, c’est certain que je vais faire le trajet d’un bout à l’autre. »

NON AU TÉLÉTRAVAI­L

Bachelier en génie civil, Desjardins n’a pas hésité à accepter l’offre de son employeur même si cela signifiait de travailler de nuit.

« Je haïs pour mourir le télétravai­l, débite-t-il. Je faisais de l’estimation et je devais arrêter à la fin d’avril, mais le report de la saison a changé les plans. J’avais besoin de bouger et de changer d’air. On m’a proposé un chantier dans le Nunavut, mais je craignais de ne pas pouvoir m’entraîner. Il y avait un projet de quai au Nouveau-brunswick qui était intéressan­t, mais je n’aurais pas pu sortir pour faire mon épicerie en raison des règles sanitaires. C’était logique que je choisisse le REM même si je dois travailler de nuit et faire des semaines de 50 heures. »

En poste depuis le début juin, Desjardins retournera à Québec à la mi-décembre puisque le chantier cessera ses activités pour l’hiver.

« Je vais reprendre l’estimation, mais j’espère que ça ne sera plus du télétravai­l cinq jours par semaine. »

UN PONT QUI A BESOIN D’AMOUR

Diplômé en génie civil lui aussi, Jean-simon Roy travaillai­t habituelle­ment dans la métropole pour le compte de CRT Constructi­on, mais il a saisi l’occasion quand un poste s’est ouvert à Port-daniel, en Gaspésie.

« J’ai sauté sur l’opportunit­é, image le centre de la formation d’edmonton. Je passe 10 jours en Gaspésie et quatre à Québec. Dans le cadre d’un projet du ministère des Transports et de la Société des chemins de fer de la Gaspésie, on rénove un pont de plus de 100 ans qui a besoin de beaucoup de réparation­s. Le pont enjambe la rivière Port-daniel. »

« C’est un beau coin et les gens sont chaleureux, de poursuivre Roy. Je profite de la nature et j’ai pêché au début quand je suis arrivé. »

Roy salue la souplesse de son employeur. « Les employeurs recherchen­t de la stabilité dans mon domaine et c’est rare qu’on puisse obtenir de la flexibilit­é, expliquet-il. Mon patron me prend quand je suis disponible et me laisse aller quand le football débute. J’aime la dynamique sur un chantier. Tu es au coeur de l’action et ça ressemble un peu au football puisque chaque rôle est important pour faire avancer le projet. »

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