Des fêtes de Noël injustes ?
Ça fait longtemps que Noël n’est plus une fête religieuse au Québec...
Je le savais. Dès que François Legault a annoncé qu’il relâcherait les mesures sanitaires pendant quelques jours pour permettre aux Québécois de célébrer Noël, je me suis dit : « Ça va mal passer dans certains cercles. »
J’avais raison.
UNE FÊTE CULTURELLE
« Pourquoi on permet aux catholiques de célébrer leur fête religieuse alors qu’on n’a fait aucun accommodement semblable pour les juifs et les musulmans lorsqu’est venu leur temps de célébrer leur fête religieuse ? », ai-je lu sur les médias sociaux.
Et voilà.
Encore une accusation de racisme ! Encore les méchants Québécois qui imposent leur culture, mais se ferment aux autres !
J’ai deux réponses à offrir à ces militants hypersensibles.
Un : ça fait longtemps que Noël n’est plus une fête religieuse au Québec.
C’est une fête culturelle. La fête du shopping, de la famille, des enfants, du gâteau aux fruits qu’on ne mange pas, mais qu’on se passe d’un Noël à l’autre, etc.
Pour chaque Québécois qui célèbre la naissance de Jésus, il y en a 100 qui célèbrent la création de Santa Claus (un vieux schnock avec une grosse poche qui exploite des personnes de petite taille) par Coca-cola !
Et deux : jusqu’à preuve du contraire, les Québécois francophones de culture catholique sont encore majoritaires au Québec !
Faut-il s’excuser d’exister même dans le temps des Fêtes ?
Nous sommes au Québec. Et les célébrations de Noël font partie des traditions québécoises !
AGADOU DOU DOU
Vous êtes d’origine chinoise et ça vous tente d’apporter du chop suey, pour mettre entre le ragoût de boulettes et la tourtière ?
Excellente idée !
De toute façon, le chop suey fait partie du menu de tout restaurant de « cuisine canadienne » qui se respecte !
Avec le spaghetti, le jambon aux ananas et les boulettes de poulet dans la sauce rouge !
Alors, apportez vos Tupperwares et joignez-vous au party !
On va se trémousser le popotin sur les plus grands succès de Patrick Zabé! Avec un masque dans la face.
Et un ruban à mesurer pour s’assurer que la loi du deux mètres est respectée.
(En passant, suis-je seul à trouver que ça serait plus sécuritaire de célébrer Noël au resto ? Après le souper, tout le monde rentrerait chacun chez soi au lieu de s’écraser sur mon divan en ouvrant une cinquième bouteille de vin…)
UN CASSE-TÊTE
Parlant de sécurité sanitaire…
Si je me fie aux conversations que j’ai eues ces derniers jours, ça ne sera pas évident de fêter Noël en « présentiel ».
Ma fille de 24 ans voudrait bien se confiner pendant une semaine avant de venir souper chez moi, mais elle vit avec une coloc qui, elle, va voir des amis et sa famille, alors…
Ma fille de 21 ans vit avec sa mère et verra ses grands-parents maternels la veille de mon souper.
Et ma mère de 87 ans, qui vit dans une résidence, se demande pourquoi elle souperait avec sept personnes autour d’elle alors que depuis quatre mois, elle n’a pas le droit de recevoir plus d’une personne à la fois dans son appartement.
Bref, si ça continue, je vais me retrouver avec ma blonde et mon fils…
On va se mettre en pyjama à pattes et on va regarder Ciné-cadeau.
Tout un party.