Facile de s’habiller avec des emblèmes de motards
Ce n’est toutefois pas une grande idée, dit la police
Même s’il est légal d’acheter sur le web des produits à l’effigie de groupes criminels comme les Hells Angels, ce n’est clairement pas le cadeau idéal à offrir si on tient à l’être cher.
« On place les criminels en héros. À partir du moment où c’est criminel, tu ne devrais pas pouvoir en faire la promotion », s’indigne Rhéal Fortin, député péquiste de Rivière-du-nord qui avait parrainé un projet de loi à la Chambre des communes afin d’interdire le port d’emblèmes de groupes criminels en 2017.
Il n’avait finalement pas été adopté faute d’appuis nécessaires.
Casquettes, chandails, écussons, camisoles pour bébé et même des couvrevisages (pandémie oblige) avec le logo des Hells Angels, des Bandidos et des Red Devils ne sont qu’une courte liste de ce qu’on peut se procurer sur des sites transactionnels comme Wish et Amazon.
« Ça n’a pas de bon sens [de vendre ces objets] », lance M. Fortin.
De plus, il n’est pas rare de voir apparaître sur les réseaux sociaux, comme Facebook, des publicités de ces produits qui mènent notamment vers le site Wish.
DANGEREUX CRIMINELS
Les Hells Angels sont considérés comme une des organisations criminelles les plus puissantes du Québec. Dans les années 1990, ils ont affronté les Rock
Machine lors de la guerre des motards, qui a fait près de 170 morts.
Les Rock Machine ont ensuite fusionné avec les Bandidos. Tant ces derniers que les Hells Angels sont présents un peu partout sur la planète.
En ce qui concerne les Red Devils, il s’agit d’un important club-école des Hells, aussi présent à l’international.
SE FAIRE QUESTIONNER
« Vendre ou porter ces vêtements ne constitue pas une infraction au Code criminel », confirme Hugo Fournier, lieutenant aux communications à la Sûreté du Québec.
« Par contre, nous déconseillons fortement de porter des vêtements à l’image d’organisations reconnues comme criminelles », poursuit-il.
Une suggestion qu’appuie l’ancien inspecteur à la division du crime organisé de la police de Montréal Guy Ryan, aujourd’hui à la retraite.
Par le passé, il a déjà été rapporté que des membres en règle de ces groupes avaient pris à partie des quidams qui portaient leur logo.
Aussi, une personne affichant ces couleurs doit s’attendre à se faire questionner s’il croise un policier dans un bar.
« N’oublions pas que ce sont des organisations criminelles. Ces marchandises les aident à bien paraître. Porter ça, c’est comme porter la marque Nike ou Adidas. On aime ce que ça représente et le look que ça nous donne », croit M. Ryan.