Le Journal de Quebec

Sa technique

- RÉMI NADEAU Chef du Bureau parlementa­ire à Québec

Christian Dubé progresse dans son mandat à la Santé avec l’approche de gestion qui l’a bien servi en entreprise.

Celui qui aime rappeler son passé chez Cascade signale que, lorsqu’il se trouvait devant un problème avec une usine, « les Lemaire me disaient: Christian, première chose que tu dois faire, va voir la liste de paie, et tu vas comprendre des choses ».

Lorsqu’il a constaté à la fin septembre qu’il n’arrivait pas à conclure un accord dans le réseau de la Santé pour mettre fin à la mobilité du personnel, qui a tant fait mal pendant la première vague, il a réalisé que ce mode de fonctionne­ment avait été érigé en système.

MAUVAISE LECTURE

Ils m’ont dit : « de la mobilité, il y en a bien plus que vous pensez ».

Il avait pourtant identifié la correction de cet élément fondamenta­l dans son plan pour limiter les impacts de la 2e vague de pandémie, le 18 août.

Ce qui démontre que lui, ou ceux qui l’ont conseillé à son arrivée, en avaient fait une mauvaise lecture.

On peut y voir une autre démonstrat­ion de déconnexio­n entre la tête du ministère et la réalité des établissem­ents.

Quoi qu’il en soit, devant l’absence de portrait du recours à la mobilité et aux travailleu­rs d’agences privées, il a pensé à ses expérience­s chez Cascade et s’est tourné vers la liste de paie.

En raison des codes différents lorsque les employés passent d’un établissem­ent à un autre, il a pu faire extraire des données à l’aide d’un expert informatiq­ue qu’il a embauché à son cabinet, et se doter d’une première radiograph­ie.

À partir de là, il sera plus facile de comparer les gestionnai­res entre eux, de les placer en compétitio­n et d’entreprend­re des changement­s.

« Tu ne peux pas gérer ce que tu ne sais pas », résume le ministre, candide.

LE MONSTRE

Sa tâche est colossale. Il sourit en se rappelant que je l’ai comparée à celle d’un dompteur de monstre, dans une chronique qui a suivi sa nomination.

Il se dit confiant d’y arriver, même s’il ne dispose pas de beaucoup de temps.

Il sait qu’au-delà de la Covid, la transforma­tion du réseau est nécessaire et qu’il ne doit pas perdre de vue le grand objectif.

« Quand tu es dans une gestion de crise ou urgente comme celle qu’on vit, bien, tu peux finir par oublier le plus important et la transforma­tion ne se fait pas. »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada