La loi 101 sera réformée en profondeur
Le ministre Jolin-barrette annoncera ses couleurs aujourd’hui
Le gouvernement Legault annoncera aujourd’hui son intention de réformer en profondeur la loi 101, devant les signes récurrents de détérioration de la place du français à Montréal, a appris Le Journal.
Selon nos informations, le ministre Simon Jolin-barrette s’engagera formellement à déposer un projet de loi pour donner plus de mordant à la Charte de la langue française, qui n’a guère été renforcée depuis plus de 40 ans.
Il modifiera ainsi une des lois les plus controversées de l’histoire contemporaine, la loi 101 ayant donné lieu à de nombreuses contestations judiciaires depuis son adoption en 1977.
VIFS DÉBATS
La Charte de la langue française a engendré dès le départ de vifs débats au sujet des droits des anglophones.
Les règles sur l’affichage unilingue français dans les commerces ont également soulevé les passions, non seulement au Québec, mais également dans le reste du Canada.
Le texte législatif de la CAQ visant à dépoussiérer la loi 101 sera déposé après les Fêtes, au retour des élus à l’assemblée nationale.
C’est que la pression monte sur le gouvernement Legault. La majoritéorité des entreprises de l’île de Montré éal exigent désormais des compéte ences linguistiques en anglais à leurs s futurs employés, révélait cet été l’institut de la statistique du Québec.
Plus encore, les clients ne e peuvent pas toujours être servis vis en français dans certains commerces du centre-ville de la métropole, a démontré une enquête du Journal.
ÉTENDRE L’APPLICATION
Le ministre Jolin-barrette a évoqué des « mesures coercitives » pour forcer les commerces à respecter la Charte de la langue française, qui prévoit que les citoyens ont le droit de se faire servir dans la langue de Molière.
« Il faut que ce droit-là soit exécutoire », a-t-il confié, dans une récente entrevue accordée à notre Bureau parlementaire.
Le gouvernement Legault compte également assujettir les entreprises privées à charte fédérale, comme les banques, les compagnies de télécommunication, de transport routier, ferroviaire, aérien ou maritime, à la loi 101.
Ll’objectifobjectif du gouvernement Legault est de faire du u français la langue commune au u Québec.
A priori théorique, ce concept suggère que le français soit la langue dont se servent naturellement les gens pour communiquer entre eux.
APPUI DE LA POPULATION
La CAQ estime d’ailleurs avoir l’appui d’une majorité de Québécois pour renforcer la loi 101.
Un sondage commandé par le gouvernement démontre non seulement que les citoyens sont inquiets de la situation du français, notamment à Montréal, mais que la population souhaite des mesures « vigoureuses » pour le protéger et le promouvoir ( voir encadré ci-contre).
√ Le coup de sonde de la firme SOM réalisé à la fin août révèle que 72 % des gens sont favorables à une intervention du gouvernement.