Troisième vaccin prometteur
Le candidat d’astrazeneca affiche une efficacité allant jusqu’à 90 %
L’année 2020 semble vouloir se terminer sur une note d’espoir alors que, moins d’un an après le début de la pandémie de COVID-19, un troisième vaccin potentiel, celui d’astrazeneca, affiche des taux d’efficacité encourageants, atteignant 90 % dans certains cas.
Selon des résultats intermédiaires dévoilés hier, le candidat-vaccin d’astrazeneca, qui fait équipe avec l’université d’oxford, au Royaume-uni, réduit en moyenne de 70 % les chances de contracter le nouveau coronavirus.
Deux protocoles différents étaient étudiés. Dans un groupe de 8895 adultes qui ont reçu deux doses entières du vaccin à un mois d’intervalle, l’efficacité était plus modérée, s’établissant à 62 %.
Mais dans une deuxième cohorte de 2741 individus, à qui on a commencé par inoculer une demi-dose, suivie un mois plus tard par une dose complète, l’efficacité a grimpé à 90 %.
« HAUTEMENT EFFICACE »
Dans les deux cas, la différence était « statistiquement significative » avec un groupe de plus de 11 000 personnes qui ont reçu un placebo, faisant dire aux chercheurs que le vaccin est « hautement efficace » et qu’il a le potentiel de « sauver de nombreuses vies ».
Dans les essais cliniques menés au Royaume-uni et au Brésil, aucun participant qui a reçu la substance active n’a dû être hospitalisé pour la COVID-19, et aucun incident grave mettant en cause la sécurité du vaccin n’a été confirmé, a souligné la compagnie pharmaceutique.
Astrazeneca a indiqué qu’elle préparerait « immédiatement » des soumissions pour approbation conditionnelle ou anticipée aux agences réglementaires dans le monde.
PFIZER ET MODERNA
Ce mois-ci, c’est le troisième laboratoire à annoncer une efficacité atteignant la barre de 90 %, après Pfizer et Moderna, qui ont évalué l’efficacité de leurs vaccins respectifs contre la COVID-19 à environ 95 %.
Le Canada a précommandé des doses à chacune de ces compagnies, notamment jusqu’à 20 millions de doses auprès d’astrazeneca.
« Les résultats qui sortent en ce moment, d’un nombre assez important de différentes entreprises, nous permettent d’être encouragés, puis de nous dire qu’en 2021, on aura de bons outils pour contrôler la transmission du virus », a commenté Benoit Barbeau, professeur à L’UQAM et expert en virologie.
TECHNOLOGIE PLUS STABLE
Par rapport à ses concurrents, la proposition britannique a comme « gros avantage » de recourir à une technologie « beaucoup plus stable », remarque de son côté Christian Jacob, président de l’association des microbiologistes du Québec.
Le vaccin d’astrazeneca serait donc à la fois moins coûteux et plus facile à stocker, car ne nécessitant pas de congélateur spécialisé et pouvant être conservé plus longtemps dans des réfrigérateurs : au moins six mois pour celui-ci, contre cinq jours pour celui de Pfizer et un mois pour celui de Moderna.
Reste que l’efficacité annoncée de 90 % provient d’une sous-cohorte de quelques milliers de volontaires ; les résultats doivent donc être interprétés avec prudence, nuancent les experts consultés.
— Avec L’AFP