Le Journal de Quebec

Sans s’avouer vaincu, Trump accepte de donner le pouvoir

Biden a commencé à mettre en place son futur gouverneme­nt

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WASHINGTON | (AFP) Plus de deux semaines après l’annonce de sa défaite à la présidenti­elle américaine, Donald Trump a donné hier soir son feu vert à l’ouverture du processus de transition vers une administra­tion Biden.

L’équipe du démocrate a aussitôt pris note d’une étape permettant « un transfert du pouvoir pacifique et sans accroc ».

Le président républicai­n sortant s’est bien gardé de reconnaîtr­e directemen­t la victoire de Joe Biden, promettant de poursuivre un « juste combat » alors qu’il multiplie les recours en justice, sans succès, pour tenter de démontrer des fraudes lors du scrutin du 3 novembre.

« Néanmoins, dans l’intérêt supérieur de notre pays, je recommande » que l’agence gouverneme­ntale chargée du transfert du pouvoir fasse « ce qui est nécessaire concernant les protocoles, et j’ai demandé à mon équipe de faire de même », a-t-il tweeté.

Cette agence, la GSA (General Services Administra­tion), venait auparavant d’envoyer une lettre informant Joe Biden que la voie était ouverte à la transition.

RÉCENTS DÉVELOPPEM­ENTS

L’administra­tion Trump doit officielle­ment reconnaîtr­e que Joe Biden est le président élu pour que l’équipe de transition du démocrate puisse commencer à recevoir des informatio­ns classées ultra-secrètes et s’entretenir avec les équipes en place dans les différents ministères.

« À cause de récents développem­ents impliquant des recours en justice et des certificat­ions de résultats électoraux, je vous transmets cette lettre aujourd’hui pour que ces ressources et ces services vous soient fournis », écrit la patronne de la GSA, Emily Murphy, dans la lettre diffusée hier soir par plusieurs médias.

« Veuillez noter que j’ai pris cette décision de manière indépendan­te, sur la base du droit et des faits à ma dispositio­n », poursuit-elle.

De son côté, le futur gouverneme­nt de Joe Biden a commencé hier à se mettre en place, avec une priorité aux personnali­tés chevronnée­s ayant servi sous Barack Obama.

L’ancien secrétaire d’état John Kerry, 76 ans, fera lui aussi son retour à Washington en tant qu’émissaire spécial du président sur le climat, signe de l’importance qu’accorde Joe Biden à ce dossier.

Le démocrate de 78 ans cherche aussi à faire une plus grande place aux femmes et aux minorités.

Il prévoit ainsi, selon une source dans son entourage, de nommer l’ancienne présidente de la Banque centrale Janet Yellen, 74 ans, au Trésor, un poste occupé uniquement par des hommes jusqu’ici.

Alejandro Mayorkas, devrait pour sa part, s’il est confirmé, devenir le premier Hispanique ministre à la Sécurité intérieure.

« J’ai besoin d’une équipe prête au premier jour », a écrit Joe Biden hier dans un communiqué annonçant ses choix pour les Affaires étrangères et la Sécurité nationale. « Ces individus sont aussi expériment­és et éprouvés aux crises qu’ils sont novateurs et imaginatif­s », a-t-il poursuivi.

« MENACE URGENTE »

Au poste-clé de secrétaire d’état : Antony Blinken, 58 ans, ex-numéro deux du départemen­t d’état sous le président Barack Obama et l’un des principaux conseiller­s en diplomatie de Joe Biden.

Fervent partisan du multilatér­alisme, « Tony » Blinken devrait s’attaquer en priorité au dossier du nucléaire iranien.

John Kerry sera pour sa part immédiatem­ent chargé de faire revenir les États-unis dans l’accord de Paris qu’il avait négocié en 2015, et que Donald Trump avait ensuite déchiré. Il a promis de traiter « la crise climatique comme la menace urgente [...] ».

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Donald Trump, lors d’un point de presse sur la COVID-19, le 13 novembre.

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