Le Journal de Quebec

Une peine de 18 mois à trois ans réclamée

Keven St-hilaire connaîtra sa sentence le 17 décembre

- KATHLEEN FRENETTE

En mars 2018, quand le chauffard Keven St-hilaire a heurté à mort le jeune Thomas Ratté en bordure de l’avenue du Bourg-royal, il venait de refuser l’offre de ses amies d’aller le reconduire chez lui, puis il avait quitté le bar Le Dolly’s au volant de sa camionnett­e.

« Quand on reparle des tristes événements, ça me fait frissonner. J’ai mal au ventre, je me sens étourdi. Ça me fait mal à l’intérieur de savoir que j’ai fait du mal à une famille. »

C’est dans ces termes que l’homme de 32 ans a demandé pardon à la famille du jeune Thomas, 17 ans, happé mortelleme­nt alors qu’il circulait en planche à roulettes en bordure de la chaussée.

LES PROCHES ONT PRIS LA PAROLE

Quelques minutes auparavant, les parents et les deux soeurs de la jeune victime ont également pris la parole devant le juge Jean-louis Lemay, qui aura à déterminer la peine appropriée pour St-hilaire.

« Il est difficile, pour moi, de trouver les mots justes ou assez forts pour exprimer toute ma douleur ou ma souffrance intérieure. Je suis une mère en deuil jusqu’à la fin de mes jours. C’est une partie de moi qu’on a volée et cette partie est éteinte pour l’éternité », a dit Odette Lachance, en retenant difficilem­ent ses sanglots.

« Ce n’est pas un malheureux accident qui m’a enlevé mon fils, mais plutôt un accident qui aurait pu être évité », a-t-elle laissé tomber, en ajoutant que son coeur « s’était déchiré » le soir où elle a dû lâcher la main de Thomas qui venait de rendre son dernier souffle.

« Le chagrin est une plaie vive qui ne guérit pas… Il suffit d’un mot, d’une image ou d’une chanson pour que tout bascule. Rien ne pourra jamais m’enlever les souvenirs que j’ai de mon fils… mais rien ne pourra jamais non plus guérir mon coeur de père… mon coeur handicapé », a pour sa part mentionné le père de Thomas, Benoit Ratté.

« Il n’y a rien de joyeux dans cette histoire. D’un côté, on a un jeune homme de 17 ans qui a perdu la vie et de l’autre, un citoyen ordinaire qui, le soir des événements, a fait preuve d’une grande insoucianc­e », a souligné au tribunal le poursuivan­t, Me Michel Bérubé, avant de réclamer une peine d’emprisonne­ment de trois ans.

En défense, Me Rénald Beaudry a rappelé au juge qu’aucune peine ne ramènera la victime, mais que celle-ci doit être parfaiteme­nt adaptée à son client et il a demandé une peine de 18 mois. Le juge rendra sa décision le 17 décembre prochain.

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