Le Journal de Quebec

Le beau mirage

- EMMANUELLE LATRAVERSE emmanuelle.latraverse@tva.ca

C’est bien connu, l’argent ne pousse pas dans les arbres.

Quelqu’un, à un moment donné, devra payer pour les coûts astronomiq­ues liés à la pandémie.

Sans surprise, Québec solidaire a proposé cette fin de semaine un « impôt pandémie » pour éviter que le déficit de 15 milliards de dollars n’ouvre la voie à une période d’austérité.

L’idée est simple : imposer une surtaxe sur les profits supplément­aires des entreprise­s qui se sont enrichies grâce à la COVID-19, puis prélever un impôt sur les fortunes de plus de 1 million de dollars.

Les taxes pour les grands pollueurs et les Netflix de ce monde devraient-elles vraiment servir à supporter les coûts de la pandémie, plutôt qu’à financer la lutte contre les changement­s climatique­s et notre secteur culturel ?

Les questions soulevées par la propositio­n de QS sont nombreuses… Mais elles ne devraient pas occulter le fond du débat : Fautil taxer les riches pour éponger les coûts liés à la pandémie ?

PLUS FACILE À PROMETTRE QU’À GÉRER

L’idée trouve des adeptes bien au-delà des cercles gauchistes.

Un récent sondage de la firme Abacus révélait que 79 % des Canadiens y sont favorables. En fait, l’appui à une telle politique est tel qu’on peut presque parler d’un consensus national.

Pas surprenant que Justin Trudeau ait évoqué « de nouveaux moyens de taxer les inégalités extrêmes sur le plan de la richesse » dans son discours du trône.

Il est tentant de faire miroiter que les méchants ultra-riches vont enfin passer à la caisse.

Le problème c’est que taxer les fortunes est plus facile à dire qu’à faire. Comment comptabili­ser la fortune d’une famille ? Les bijoux des millionnai­res, leurs tableaux, et j’en passe ?

Sans un arsenal de mesures pour stimuler la croissance économique, taxer les riches ne suffira jamais à absorber les lendemains de la pandémie.

Un beau mirage pour éviter des débats plus complexes.

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