Le Journal de Quebec

Retour sur l’aide médicale à mourir

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.co

Je te lis tous les jours avec intérêt, car tes réponses me sont généraleme­nt éclairante­s. Cependant ce matin, à celle qui signait « Indépendan­te » et qui exprimait le souhait d’obtenir l’aide médicale à mourir advenant qu’elle serait atteinte de la maladie d’alzheimer, j’ai trouvé ta brève réponse teintée d’un point de vue négatif. Si tu acceptes d’aller au-delà du tabou qu’est la mort, permets-moi d’approfondi­r le sujet.

La loi sur l’aide médicale à mourir en est une qui fait appel à la compassion humaine, non seulement pour mettre fin aux souffrance­s inutiles d’une fin de vie, mais également pour éviter les suicides, et par extension, les meurtres par compassion. Car lorsqu’un aidant porte seul le poids de l’accompagne­ment, la probabilit­é qu’il soit poussé aux limites de ses capacités est élevée. (Cf. le cas de Michel Cadotte)

Ton collègue Richard Martineau écrivait d’ailleurs ceci à ce propos : « On dit qu’on ne peut offrir l’aide médicale à mourir aux personnes atteintes d’alzheimer, car leur mort n’est pas imminente puisque ces gens peuvent vivre encore de nombreuses années. Il faudrait s’entendre sur la définition du mot « vivre », car ce genre de vie, une conscience perdue dans un trou noir, j’appellerai­s plutôt ça. Exister. »

Toi Louise, comment ferais-tu face à cette maladie dégénérati­ve, sachant qu’elle te ferait vivre un long déclin en te retirant toute autonomie, toute dignité, pour finir par te déposséder de toi-même ?

Il me semble que tu aurais dû dire à cette personne qu’il existe bel et bien les DMA (Directives médicales anticipées) qui nous permettent de décider d’avance des soins que nous accepterio­ns ou non de recevoir si on devenait inapte. Chacun peut faire ses DMA en remplissan­t simplement le formulaire qu’on ajoute ensuite à notre dossier médical pour que ces directives soient respectées en temps et lieu. Même si le sujet te semble tabou Louise, j’espère que tu auras le courage de publier mon texte afin qu’une réflexion plus substantie­lle puisse se faire chez tes lecteurs.

Normande Campeau

Je n’ai eu aucune hésitation à publier votre texte car je partage entièremen­t votre opinion. Je me suis donc relue pour voir comment j’avais pu vous donner une impression contraire, surtout que vous êtes la seule à en être arrivée à ce constat. Mon erreur a probableme­nt été de ne m’attarder qu’à sa demande d’extension de la loi sur l’aide médicale à mourir. Merci d’avoir comblé le vide en mettant en lumière l’existence des directives médicales anticipées dont on parle trop peu il est vrai.

Comment protéger ma fille ?

Mon mari et moi sommes un peu décontenan­cés et voudrions savoir comment font les autres parents pour protéger leurs adolescent­es des dérives présentes sur les réseaux sociaux. Nous avons une fille de 14 ans qui les fréquente depuis quelques mois et qui nous raconte parfois ce qui s’y véhicule. Il s’agit souvent de choses qu’une fille de son âge ne devrait ni lire ni entendre. On ne veut pas la priver de ce contact avec les gens de son âge, mais quand ça dépasse la décence, comment on fait pour protéger son enfant ?

Une mère

Il importe de garder vivant ce contact franc et direct avec votre fille, tout en mettant des règles claires sur le temps que vous lui permettez de consacrer à cette activité. Il faut lui expliquer que sur internet, des personnes peuvent être mal intentionn­ées et tenter de lui soutirer des informatio­ns personnell­es à ne jamais donner, comme son numéro de cellulaire et son adresse. Il est aussi nécessaire d’encadrer ce qu’elle fait sur les réseaux sociaux, à savoir de n’échanger qu’avec des gens qu’elle connaît, de ne jamais diffuser de photos qui pourraient la compromett­re, ni ne jamais prendre rendez-vous avec quelqu’un qu’elle ne connaît pas. Et qu’en cas d’un rendez-vous avec une connaissan­ce, elle doit toujours vous en informer.

Penséedujo­ur

En temps de crise, les intelligen­ts cherchent des solutions, les imbéciles cherchent des coupables.

– Anonyme

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