La Couronne veut que l’ancien pilote des stars reste détenu
L’homme a été arrêté pour non-respect de ses conditions
SAINT-JÉRÔME | La Couronne en a ras le bol que l’ancien pilote des stars, condamné pour des méfaits sur des tours d’hydro-québec et des incendies criminels, ne prenne pas ses conditions au sérieux et demandera la révocation de sa remise en liberté provisoire.
Normand Dubé était de retour devant la justice pour une énième fois hier, au palais de justice de Saint-jérôme.
Vêtu d’un chandail et d’un pantalon en molleton gris, masque vert lime au visage, l’entrepreneur de 58 ans se retrouvait une fois de plus derrière les barreaux.
Celui que l’on a surnommé le pilote des stars, car il volait en compagnie de vedettes québécoises, a été arrêté la semaine dernière pour non-respect de conditions.
Un récapitulatif de toute la saga s’impose pour comprendre la procédure qui s’est déroulée devant la juge Sophie Lavergne.
En décembre 2018, Dubé a été condamné par le juge Paul Chevalier à sept ans de pénitencier pour des méfaits de 30 millions $ commis sur des tours hydroélectriques.
Le crime, dont les détails sont frappés d’une ordonnance de non-publication, avait plongé une partie du Québec dans le noir, quatre ans plus tôt.
En septembre 2019, le juge Gilles Garneau a quant à lui condamné Dubé à une peine concurrente de neuf ans de détention pour avoir commandé des incendies criminels et avoir harcelé des fonctionnaires avec qui il était en litige.
Mais le quinquagénaire et ses avocats ont porté les deux décisions en appel, si bien que le plus haut tribunal de la province a accepté il y a un an de remettre l’accusé en liberté sous de sévères conditions, en attendant de trancher l’affaire.
À LA MAISON 24 HEURES SUR 24
Dubé doit notamment envoyer un courriel quotidien à un enquêteur de la Sûreté du Québec pour mentionner quels seront ses déplacements du jour, signer un registre policier une fois par semaine, respecter un couvre-feu et demeurer à sa résidence de Sainte-anne-des-plaines, sur la Rive-nord de Montréal, 24 heures sur 24.
Le travailleur autonome peut toutefois déroger à cette dernière condition sous quelques exceptions, notamment pour des rencontres d’affaires et des rendez-vous médicaux et pour voir ses avocats.
Or, il aurait été vu par une équipe de filature à deux reprises dans le dernier mois quand il se trouvait chez un notaire et dans une banque, ce qui contreviendrait à ses conditions, selon Me Steve Baribeau, de la Couronne.
Témoignant pour sa défense hier, Dubé a justifié ces deux déplacements, demandant à recouvrer sa liberté de nouveau.
La juge Lavergne rendra sa décision demain, mais même si elle acceptait la requête de l’accusé, la Couronne a déjà prévu se présenter dès le lendemain devant la Cour d’appel à Montréal, pour demander la révocation définitive de la liberté de Dubé, pour non-respect d’une ordonnance.