Nos enfants martyrs
« C’est gênant », a dit le premier ministre Legault concernant ce jeune homme de Granby martyrisé par sa mère et extirpé complètement par hasard de ses griffes par un huissier bienveillant.
C’est plus que gênant. C’est abominable et révoltant. Et c’est surtout... évitable. Ce jeune homme de 17 ans a vécu de longues années avec son bourreau. Des années où il a non seulement dû lutter pour sa survie, mais où il a vraisemblablement eu la responsabilité de celle des autres membres de la fratrie. Imaginez.
L’HORREUR, ENCORE
Au fil des ans, des dizaines de signalements à la DPJ concernant ce pauvre garçon. Une pédiatre appelée à commenter son cas devant le tribunal a affirmé que c’est le pire cas de maltraitance qu’elle a vu dans sa carrière.
Ici, la direction de la protection de la jeunesse de l’estrie a encore une fois failli à sa mission : protéger un enfant. On a laissé la garde à cette « mère » malgré les signes évidents de maltraitance et de malnutrition, malgré l’insalubrité de l’appartement familial et malgré le fait qu’elle ait retiré l’enfant de l’école.
POURQUOI ?
Tous les signaux étaient là, et on s’est quand même dit que le jeune était mieux avec la marâtre ? J’ai hâte qu’éclatent au grand jour les raisons qui ont poussé la DPJ à prendre une décision qui aurait pu s’avérer fatale.
Parce que n’eût été la vigilance de cet huissier, l’adolescent aurait sans doute connu le même sort que la fillette de Granby.
En attendant qu’on fasse la lumière sur les manquements dans ce dossier et que la commission Laurent fournisse son rapport, je me demande combien d’autres enfants vivent dans ces conditions au Québec.
Combien attendent, battus, affaiblis, affamés, qu’on fasse quelque chose pour eux ? Il y a un gigantesque trou dans le filet social. Pis ça va prendre plus qu’une bobine de fil pour le réparer.