Le Québec, terrain miné
Le débat sur la langue rappelle qu’il n’est jamais simple pour les partis fédéraux de courtiser le vote francophone du Québec.
À part bien sûr pour le Bloc québécois, dont la renaissance a changé l’équilibre des forces dans la province.
FRAGILE
Les libéraux ont attaqué la dernière campagne électorale étant convaincus d’y faire des gains. C’est plutôt l’inverse qui s’est produit.
Le thème de la laïcité, remis sur le tapis par le premier ministre François Legault, a freiné leurs ambitions.
En plus de perdre des sièges, les libéraux ont peiné à conserver une poignée de comtés à l’extérieur de leurs châteaux forts montréalais.
Bref, la position du PLC est fragile dans le Québec francophone, et le parti en est bien conscient.
Le virage plus nationaliste initié par Mélanie Joly est une des réponses à ce problème.
Mais tout le monde ne rame pas dans la même direction dans le caucus québécois, dont certains Anglos montréalais réfractaires aux visées de la députée d’ahuntsic-cartierville.
MAVERICK PARTY
Le Parti conservateur d’erin O’toole n’a pas le même problème. Ce sont les
Les libéraux peuvent difficilement entamer les prochaines élections sans avoir mis cartes sur table.
nationalistes qu’il courtise au Québec. Montréal est pour lui une terre étrangère.
Sauf que le nouveau chef O’toole doit se bâtir une crédibilité en matière de « défense des intérêts du Québec », où l’héritage de Stephen Harper pèse encore.
Le flirt des conservateurs avec les nationalistes québécois n’est pas non plus sans risque.
Son électorat dans le ROC pourrait lui en vouloir de trop courtiser le Québec, surtout que de fraîches options s’offrent à eux.
Le Maverick Party, qui milite pour une plus grande autonomie de l’ouest, présentera vraisemblablement des candidats au prochain scrutin. Son chef, Jay Hill, dit s’inspirer... du Bloc québécois.
LAÏCITÉ
Les réformes linguistiques promises par le gouvernement Trudeau tardent à se matérialiser.
Pendant ce temps, les odeurs d’élections printanières continuent de planer.
Les libéraux peuvent difficilement entamer les prochaines élections sans avoir mis cartes sur table, surtout après avoir haussé les attentes.
L’an dernier, le PLC a été surpris de l’ampleur qu’a prise la laïcité dans la campagne électorale.
La langue est aussi une corde sensible qui fait vibrer la fibre nationaliste des Québécois.
Cette fois, les libéraux savent à quoi s’attendre.