Le Journal de Quebec

Son Denis Drouin a traversé le temps

- MARIE-JOSÉE R. ROY

À l’instar de plusieurs Québécois, Bernard Fortin, qu’on a vu à la télévision pour la dernière fois dans L’heure bleue, au printemps dernier, a profité de cette année tranquille de pandémie pour replonger dans des livres, des séries, des documentai­res et autres oeuvres jadis délaissées.

Et ce, alors que plusieurs l’ont redécouver­t, lui, sous les traits de Denis Drouin, fidèle acolyte d’olivier Guimond (Benoît Brière) dans la jolie minisérie Cher Olivier. Celle-ci a abondammen­t tourné sur les ondes D’ICI ARTV dans les derniers mois et sera à nouveau intégralem­ent présentée, à la même chaîne, dans l’après-midi du dimanche 6 décembre.

Près de 25 ans après la diffusion originale du biopic consacré à Ti-zoune junior, écrit et réalisé par le regretté André Melançon, le jeu sobre de Fortin – qui lui avait valu le trophée Gémeau de la meilleure interpréta­tion dans un rôle de soutien, en 1997 – émeut encore.

Entre autres scènes mémorables réunissant Brière et Fortin ? Celle du restaurant asiatique, au deuxième épisode. Les deux comiques s’y apprivoise­nt à coups de répliques lancées du tac au tac, en passant une commande de plats contradict­oire et impossible à retenir devant un serveur médusé. Le rigolo échange est conclu par un Denis Drouin mi-figue, mi-raisin, qui décrète qu’il ne « travaille jamais sans texte », et constitue une petite perle d’ironie de l’époque des cabarets… et de mémorisati­on pour les comédiens.

« C’est (André) Melançon, le grand champion de cette série, estime encore aujourd’hui Bernard Fortin au sujet de Cher Olivier. C’était bien tourné, il y avait une réflexion derrière. La distributi­on était belle, et les textes, extraordin­aires. C’est un bijou de série historique, qui nous montre exactement l’époque comme elle était. Ce rôle a été un beau cadeau! »

LES SIMPSON

De beaux cadeaux, Bernard Fortin en a eu plusieurs dans son parcours profession­nel, qui s’échelonne aujourd’hui sur une quarantain­e d’années. L’acteur de 63 ans a touché à tout : jeu à l’écran et au théâtre, doublage, mise en scène, musique, alouette.

Ses représenta­tions de la pièce Le dîner de cons ont été annulées l’été dernier, mais on peut toujours l’entendre narrer la version française de la série australien­ne Le bloc, sur CASA, et il est l’un des personnage­s de L’agent Jean, à Radio-canada. Il a même utilisé le temps à sa dispositio­n pendant le confinemen­t pour se remettre au piano, une ancienne discipline pratiquée à l’époque de ses études.

« J’ai encore de bons doigts », se félicite-t-il. Puis, il peut se targuer d’avoir participé et d’être encore à l’affiche de projets d’une impression­nante longévité. La petite vie, où il incarne le « fils à maman » Rod, a à peine faibli de popularité au gré de sa dizaine de rediffusio­ns, depuis 25 ans.

Et ça fait maintenant 31 ans que Bernard Fortin prête sa voix à Ned Flanders, au chef Wiggum, au révérend Lovejoy, à Tom Hanks, à Barry White et… à Bernard Fortin dans la version québécoise des immortels Simpson.

Il n’est pas près d’accrocher son micro, fier qu’il est de demeurer dans l’univers des personnage­s jaunes de Matt Groening et paré à y rester tant que la série animée vivra.

« On a été gâtés, reconnaît Bernard. On ne savait pas que Les Simpson durerait aussi longtemps. À l’époque, j’étais jeune et fou ! Les Simpson, même quand je serai mort, ça va jouer encore, un peu comme Les Pierrafeu, que toutes les génération­s connaissen­t. Les créateurs américains sont des gens intelligen­ts, à la fine pointe de la sociologie américaine et de l’actualité sous toutes ses formes. »

√ Cher Olivier, le dimanche 6 décembre, de 12 h à 16 h, à ICI ARTV.

√ Les Simpson, à 21 h, 21 h 30 et 23 h 30, à

Télétoon.

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PHOTO COURTOISIE/GROUPE AVANTI Bernard Fortin interpréta­it Denis Drouin (à droite), le fidèle complice d’olivier Guimond (Benoît Brière) dans la série Cher Olivier.

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