Le Journal de Quebec

Une course royale

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette@quebecorme­dia.com

Il y a plusieurs courses âprement disputées à l’approche du dernier quart de la saison dans la NFL. L’une d’entre elles passe quelque peu sous silence, même si elle met en vedette deux porteurs de ballon qui ravivent une position dévaluée dans les dernières années. Derrick Henry et Dalvin Cook se livrent une bataille épique.

Henry, des Titans, est le meneur à sa position avec 1079 verges au sol. Cook, des Vikings, le suit tout près, avec 1069 verges, lui qui a joué un match de moins. Dix maigres verges séparent les deux chevaux, fiers représenta­nts d’une position sur laquelle les équipes sont de moins en moins enclines à investir.

Ce n’est quand même pas banal. Après vérificati­on, il est arrivé seulement deux fois, depuis 2010, que la course pour le titre des porteurs se soit avérée aussi serrée à la semaine 12.

En 2013, Lesean Mccoy avait été sacré champion porteur au terme de la saison. À la semaine 12, il devançait Adrian Peterson par seulement 12 verges. Deux ans plus tôt, Mccoy menait aussi au même stade de la saison, par 10 verges sur Maurice Jones-drew, qui avait finalement ravi la couronne.

VERS UNE PREMIÈRE EN 14 ANS

S’ils maintienne­nt leur rythme actuel endiablé, Henry et Cook franchiron­t tous les deux le plateau des 1700 verges au sol au terme de la campagne. Cette situation ne s’est pas produite depuis 2006, lorsque Ladainian Tomlinson et Larry Johnson avaient chacun réalisé ce fait d’armes.

Ce même Tomlinson a d’ailleurs été le dernier à remporter la course chez les porteurs deux saisons de suite, en 2006 et 2007. L’exploit est à la portée de Henry, qui est le champion en titre à sa position après un effort colossal la saison dernière.

Henry s’est d’ailleurs imposé comme un train depuis un an. À ses 19 derniers matchs, il a gagné au moins 100 verges au sol à 13 reprises, dont six fois cet automne. Cette production est phénoménal­e à une époque où les offensives misent à profusion sur la passe.

QUI VA L’EMPORTER ?

Difficile de prédire qui de Henry ou de Cook coiffera l’autre au fil d’arrivée. À moins, bien sûr, que quelqu’un d’autre s’immisce dans la course. Reste que pas un autre porteur dans la ligue n’a même franchi la barre des 800 verges au sol. Comme quoi les deux meneurs sont dans une tout autre stratosphè­re que leurs confrères.

Malgré une blessure en octobre, Cook s’est accroché avec une production monstre de 118,8 verges par match. Il brille même derrière une ligne offensive ordinaire, comme en font foi ses 27 plaqués brisés, un sommet dans la NFL. Il a gagné 541 verges après contact. Seul Henry le devance, dans cette catégorie, avec 660 verges après une première tentative de plaqué. Les deux sont dans le même moule, même si Henry est plus physique et Cook, plus explosif.

D’ici la fin de la saison, Henry se frottera à quatre défensives qui en bavent contre le jeu au sol (Jaguars, Lions, Packers, Texans). Cook, au contraire, hérite de quelques confrontat­ions face à des murs contre la course (Buccaneers, Bears, Saints).

Mince avantage, donc, pour le roi Henry. Les véritables gagnants sont férus d’un football d’une ère que l’on croyait révolue.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Derrick Henry a gagné au moins 100 verges par la course dans trois de ses cinq derniers matchs.
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