Le Journal de Quebec

L’indépendan­ce, le français et les jeunes

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ e Blogueur au Journal Sociologue, Auteur et Chroniqueu­r c mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com L @mbockcote

Ils étaient 400, samedi, à l’invitation du Mouvement des jeunes souveraini­stes, une organisati­on non partisane, à marcher pour le français à Montréal.

Au premier regard, leurs troupes peuvent sembler dérisoires, dans une époque où seules les manifestat­ions massives parviennen­t à façonner l’actualité. La défense de notre langue ne mériterait-elle pas une mobilisati­on plus importante ?

Il est pourtant possible de voir la chose autrement. On l’a beaucoup dit ces dernières semaines, la question du français a été depuis un bon moment laissée de côté. Officielle­ment, la situation allait bien, le français était sauvé.

RÉJOUISSAN­T

Mais on ne peut pas toujours fuir la réalité. Et la réalité frappe aujourd’hui. La situation est en train de nous échapper. Montréal s’anglicise. Laval s’anglicise. Le Québec se casse en deux, comme le notait encore récemment Régis Labeaume.

Devant cela, le petit noyau de jeunes militants qui se rassemblen­t et décident de relever la bannière piétinée de notre langue et de notre indépendan­ce est un signe plus que réjouissan­t. Car un mouvement de masse n’en devient pas un du jour au lendemain. Il faut toujours des pionniers et quelques résistants pour tenir tête au discours dominant.

Ce discours, c’est l’enfermemen­t canadien du Québec et sa condamnati­on à l’anglicisat­ion. Ces jeunes militants veulent reprendre le flambeau. À la mode, ils préfèrent l’essentiel. Et ils rappellent le lien inextricab­le entre la cause de l’indépendan­ce et celle du français.

HISTOIRE

À la hauteur de l’histoire, ce n’est pas surprenant. La cause de l’indépendan­ce est inscrite au coeur de l’identité québécoise. Gaston Miron disait que tant que l’indépendan­ce n’était pas faite, elle restait à faire. À chaque génération se lèvent de nouveaux militants pour nous rappeler que tant que nous ne serons pas un pays, nous serons incomplets.

Ils étaient 400 dans la rue samedi. Il est bien possible que l’an prochain, ils soient 4000.

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