Le Journal de Quebec

Un vent de changement

- PIERRE MARTIN l @Pmartin_udem

Pendant que Donald Trump rumine sa défaite, Joe Biden dévoile son équipe, qui fera une place d’honneur aux femmes et à la diversité, sans négliger l’expérience et la compétence.

Après son élection en 2016, Donald Trump improvisai­t largement l’organisati­on de son administra­tion et le dévoilemen­t de son équipe ressemblai­t à une sorte de télé-réalité.

Joe Biden, au contraire, a soigneusem­ent planifié la sélection de son équipe et l’organisati­on de son administra­tion, qui se démarquent déjà de celles de son prédécesse­ur.

DIVERSITÉ SANS PRÉCÉDENT

De prime abord, l’équipe Biden se démarque par sa diversité ethnoracia­le et la place réservée aux femmes dans des postes clés.

Des femmes occuperont les sept principaux postes de communicat­ions de la Maison-blanche, ainsi que des postes clés pour l’économie et la sécurité nationale.

Pour la première fois, le secrétaria­t au Trésor sera dirigé par une femme, Janet Yellen, qui a été conseillèr­e économique principale pour Bill Clinton et a dirigé la Réserve fédérale pendant les années Obama. La supervisio­n des agences de renseignem­ent sera également confiée pour la première fois à une autre femme surdouée, Avril Haines.

La nomination d’un hispanopho­ne, fils d’immigrants et de réfugiés, à la tête du départemen­t en charge de l’immigratio­n signale un changement de cap après des années d’abus où des familles de réfugiés ont été séparées à la frontière et des enfants détenus dans des conditions inhumaines.

EXPERTISE ET FOI EN LA MISSION DE L’ÉTAT

Au-delà de la diversité, le message des nomination­s de Biden est que l’administra­tion de l’état est une chose sérieuse qui mérite qu’on valorise l’expérience et la compétence.

L’administra­tion Trump représenta­it la culminatio­n d’une tendance du Parti républicai­n à dénigrer le service public. Trump lui-même n’avait ni expérience ni compétence en administra­tion publique et il s’est entouré de gens qui ne croyaient pas en la mission des départemen­ts dont ils ont pris la charge.

C’était notamment le cas au secrétaria­t d’état, où le moral des profession­nels et les capacités organisati­onnelles du départemen­t ont périclité pendant les années Trump, au point de compromett­re la diplomatie américaine.

Le prochain secrétaire d’état, Anthony Blinken, et la prochaine ambassadri­ce aux Nations Unies, Linda Thomas-greenfield, ont une connaissan­ce intime du départemen­t d’état et croient aux valeurs qui l’animent.

L’équipe Biden se démarque par sa diversité ethnoracia­le et la place réservée aux femmes.

DEUX TESTS TRÈS DIFFÉRENTS

Après quatre ans où plusieurs départemen­ts ont été saccagés ou ont vivoté sous la direction de dirigeants hostiles à leurs missions, l’engagement de gens compétents qui croient en ce qu’ils font signale un changement profond.

Selon une vieille blague, les républicai­ns se font élire en tentant de persuader l’électorat que le gouverneme­nt est incapable d’agir et, quand ils prennent le pouvoir, ils s’efforcent de le démontrer.

Comme les républicai­ns ne croient pas que le gouverneme­nt puisse jouer un rôle positif, il leur est difficile de décevoir quand ils sont au pouvoir.

L’équipe Biden, qui arrive au pouvoir en mettant l’accent sur la compétence et l’espoir de livrer des résultats concrets, n’aura pas ce luxe. Elle est condamnée à devoir réussir.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada