Le Journal de Quebec

Lion Électrique sort ses griffes

L’entreprise fusionne pour préparer son entrée en Bourse en début d’année

- FRANCIS HALIN ET SYLVAIN LAROCQUE

« LE SIÈGE SOCIAL RESTE À SAINT-JÉRÔME. C’EST LA PLUS BELLE TRANSACTIO­N QUI POUVAIT ARRIVER POUR GARDER UN CONTRÔLE QUÉBÉCOIS. »

– Marc Bédard, président et fondateur de Lion

La Compagnie Électrique Lion sort ses griffes pour devenir le premier manufactur­ier québécois de véhicules électrique­s en sol américain, sans pour autant renier ses racines.

« On veut notre usine de batteries au Québec de 125 millions $ US. On veut une usine de fabricatio­n de véhicules aux États-unis de 130 millions $ US capable de faire plus de 20 000 véhicules par année », a partagé au Journal Marc Bédard, président et fondateur de Lion.

Hier matin, l’entreprise de Saint-jérôme a annoncé une fusion avec la société d’acquisitio­n Northern Genesis pour préparer son entrée en Bourse en début d’année.

« Le siège social reste à Saint-jérôme. C’est la plus belle transactio­n qui pouvait arriver pour garder un contrôle québécois, tout en étant certain d’avoir l’argent pour devenir un leader mondial », s’est félicité Marc Bédard.

Dans le cadre de cette transactio­n, 200 millions $ US seront injectés par des investisse­urs sous la forme d’actions. De plus, Lion profitera de 320 millions $ US de la trésorerie de Northern Genesis pour un total de 500 millions $ US.

« Il n’y a aucun argent là-dedans pour les actionnair­es. Le 500 millions $ US va à Lion. Il n’y a pas une cenne qui sort pour les actionnair­es. Lion va devenir public au mois de février ou mars prochain », a assuré le numéro un de l’entreprise, qui garde 45 millions $ US pour effectuer la recherche et le développem­ent de ses produits.

PROPRIÉTÉ QUÉBÉCOISE

Au total, plus de 70 % du capital-actions resteront de propriété québécoise. Investisse­ment Québec (IQ) et des Québécois ont aussi une participat­ion dans l’investisse­ment privé dans des actions publiques de 200 M$ US.

Quand on lui demande si l’entreprise québécoise qui fabrique 2500 véhicules par année à Saint-jérôme sera éclipsée par sa nouvelle usine américaine qui devrait en faire 20 000 par année, il répond que ses installati­ons des Laurentide­s resteront importante­s, en passant de 400 à 1000 employés.

« Probableme­nt que dans nos résultats, l’activité américaine sera plus grande, mais ça ne nous empêchera pas de garder un contrôle québécois », tient-il à dire.

Hier, le ministre de l’économie Pierre Fitzgibbon s’est réjoui de voir le génie québécois et l’actionnari­at de Lion demeurer majoritair­ement québécois.

« Lion voit une opportunit­é de développem­ent du marché américain. Ils exportent déjà beaucoup aux États-unis et ils vont continuer à le faire. Je pense que c’est une compagnie qui a une vision, qui a de l’envergure. Nous, ce qu’on va vouloir, c’est que le siège social, que le centre d’ingénierie, et que l’usine de batteries soient ici », a-t-il affirmé.

Pierre Fitzgibbon a indiqué que Lion joue bien ses cartes en se positionna­nt chez nos voisins du sud où le Buy American Act impose certaines règles.

« Je peux vous assurer que le Québec n’achètera pas des véhicules électrique­s produits par Lion aux États-unis. Ils vont être produits ici, au Québec. Et je n’ai aucun doute que le Canada va s’approvisio­nner de véhicules faits ici au Québec », a-t-il conclu.

Lion a obtenu une garantie de prêt de 8 millions de dollars provenant du programme PACTE du ministère de l’économie cette année.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE Le grand patron de Lion, Marc Bédard, affirme qu’il aurait été plus payant de vendre l’entreprise, mais précise qu’il a préféré la garder au Québec.

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