Interdire les voyages, mais encore…
Sévir contre les délinquants est devenu le de nos gouvernements, toujours à la recherche d’une nouvelle façon d’aplatir la courbe.
modus operandi
Il y a eu les irresponsables du karaoké et des soupers entre amis, les insouciants de l’halloween et maintenant les voyageurs.
Le problème avec cette dernière obsession collective est double. Elle arrive bien tardivement, et surtout, permet habilement au gouvernement Legault d’occulter des enjeux plus litigieux.
LE RÉVEIL DE PUNTA CANA
On est en droit de se demander pourquoi les provinces ont attendu dix mois avant de s’inquiéter du laxisme entourant la quarantaine imposée aux voyageurs revenant de l’étranger.
Depuis le jour où elle a été imposée, il est devenu clair qu’elle reposait avant tout sur la bonne foi de ceux-ci. Les snowbirds au Walmart avec leur motorisé en revenant de Floride nous l’avaient bien démontré à l’époque.
Qui allait surveiller les voyageurs isolés au Québec alors que la GRC n’est pas vraiment présente sur le territoire ? Bof, personne n’y a trop pensé.
On a attendu de les voir s’abandonner dans les tout inclus — pendant qu’on se morfondait à Noël — pour se réveiller.
Québec peut bien sommer Ottawa d’interdire les voyages non essentiels, c’est avant les Fêtes qu’il fallait se réveiller.
CE DONT ON NE PARLE PAS
Cette urgence du voyage non essentiel permet surtout d’occulter une foule d’autres enjeux essentiels.
Quand il donne des ultimatums à Justin Trudeau, le gouvernement Legault n’a pas à expliquer pourquoi le Québec est en deçà de la moyenne canadienne au chapitre du dépistage. Il n’a pas non plus à expliquer pourquoi il peine toujours à effectuer plus de 30 000 tests par jour, encore moins à atteindre son objectif de 40 000.
Quand on s’indigne sur les voyages dans le Sud, pas besoin non plus d’expliquer pourquoi on compte 618 éclosions en milieux de travail ou pourquoi le fameux « blitz » de la CNESST ne semble pas avoir porté ses fruits.
Quand on rêve à des policiers devant les hôtels, on ne se préoccupe pas des 334 classes de plus qui ont été fermées depuis la rentrée des élèves du secondaire.
D’ailleurs, pourquoi risquer un débat sur le dépistage des élèves asymptomatiques quand on peut taper à la fois sur le fédéral et les adeptes du soleil.
Alors, je veux bien qu’on se préoccupe d’empêcher de nouvelles souches de la COVID-19 d’entrer au Québec par le biais des voyageurs, mais de grâce ne nous imaginons pas que c’est la solution à tous nos problèmes.