DES RÉGIONS À BOUT DE PATIENCE
La COVID-19 étant pratiquement inexistante dans l’est-du-québec
La propagation est presque nulle dans le Bas-saint-laurent, entre autres dans la paisible municipalité de Rivière-ouelle. Des élus estiment ainsi que la vie un peu plus normale devrait reprendre dans l’est-du-québec, où la situation est incomparable avec Montréal.
Plusieurs élus de l’est-du-québec redoutent que les mesures de confinement actuelles continuent de s’appliquer chez eux après le 8 février, eux qui déplorent une cinquantaine de cas actifs actuellement, contre plus de 7000 à Montréal.
« Je comprends très bien qu’il y a eu une frousse durant le temps des Fêtes, mais maintenant, les rassemblements sont derrière nous. J’espère qu’on va prendre en compte nos efforts », lance le maire de Sept-îles, Réjean Porlier, souhaitant que le confinement prenne fin le 8 février, comme l’avait prévu le premier ministre au début du mois.
« [Si les restrictions demeurent aussi sévères], j’ai peur que les gens se disent : “Ça sert à quoi de faire des efforts si on se retrouve dans la même situation que les régions plus impactées ?” », poursuit-il.
Hier, seulement 51 cas étaient actifs parmi les 400 000 résidents de tout l’est-du-québec, du Bas-Saint-laurent aux Îles-de-la-madeleine, en passant par la Côte-nord et la Gaspésie.
En 24 heures, seulement trois cas de plus ont été enregistrés sur tout le territoire, d’après l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
D’ailleurs, dans les deux dernières semaines, l’est-du-québec en entier n’a rapporté que quatre décès liés au coronavirus.
UNE « TAPE DANS LE DOS »
Tout comme M. Porlier, de nombreux élus contactés par Le Journal croient qu’il serait temps que les règles soient assouplies dans leur région.
Ça permettrait notamment de donner une « petite tape dans le dos » pour récompenser les efforts de leurs citoyens, croit Marc Parent, maire de Rimouski.
« Actuellement, ça pèse très fort sur le moral et sur l’économie de la région, surtout quand on voit qu’il n’y a pas beaucoup de cas. C’est difficile de comprendre pourquoi on ne nous rouvre pas », mentionne pour sa part la mairesse de Rivière-du-Loup, Sylvie Vignet.
Son homologue des Îles-de-la-madeleine, Jonathan Lapierre, est particulièrement impatient et se dit prêt à faire des compromis pour permettre un peu plus de liberté.
« [On devrait retourner] au palier orange, j’espère, et au minimum. [En fait], on devrait être en jaune. Nous sommes prêts à apporter des modifications à une zone, comme le contrôle des accès au territoire afin de protéger le réseau de la santé et la population », laisse-t-il entendre.
ENJEUX NATIONAUX
Du côté de Gaspé, bien qu’on souhaite un déconfinement « le plus tôt possible », on se fait plus nuancé et prudent.
« Je ne détiens aucune expertise en santé publique ou en épidémiologie, alors je me réfère systématiquement aux experts depuis le début de la pandémie », indique le maire Daniel Côté.
« Il y a très peu de cas chez nous et autant les gens que les entreprises ont très hâte de recommencer à avoir une vie plus normale. Mais il y a des enjeux nationaux en santé qui nous concernent aussi », souligne-t-il.
— Avec Jean-françois Racine