Peu d’aide pour s’en sortir
Un nombre record de femmes travaillant dans l’industrie du sexe auraient entrepris une réorientation depuis le début de la pandémie, mais le manque de soutien freine leur processus.
« On n’a jamais vu autant de femmes nous demander du soutien pour cesser le travail du sexe et se diriger vers un autre milieu », signale Julie Lederman, intervenante au Projet Intervention Prostitution Québec.
C’est le cas de Mia, 28 ans, qui travaillait dans un bar de danseuses.
Quand le bar a fermé, la jeune femme a décroché un emploi dans le milieu de la mécanique.
Puis, il y a trois semaines, le PIPQ est arrivé « comme un ange » pour lui offrir un poste au local, un espace dans l’église Saint-roch qui accueille les personnes vulnérables.
« J’adore ça, lance Mia, même si ce n’est pas payant ».
Elle s’est donc tournée vers le service en ligne de contenu suggestif Onlyfans.
« Tu peux vendre une photo de toi qui te pogne les boules pour 25 $. C’est payant, mais c’est du temps. Il faut répondre à tout le monde », dit-elle.
PEU D’AIDE
À la fin du mois de mars, la police de Longueuil mettait en place un programme d’urgence pour héberger et nourrir les travailleuses du sexe.
« On savait que les filles n’allaient pas être capables de survivre », dit son porte-parole Ghislain Vallières.
Depuis le lancement du programme, la demande est continue. Pourtant, « Longueuil est la seule ville au Québec à l’offrir », déplore l’agent Vallières.
« La majorité des femmes qui nous appellent depuis le début de la pandémie nous disent: OK, ça y est, il faut que je m’en sorte, souligne Jennie-laure Sully de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES). Ça serait le moment parfait pour mettre en place des programmes de sorties très larges qui leur offriraient de l’aide financière directe. »