Harcèlement et menaces au sein d’une famille de restaurateurs
Un conflit familial qui se serait dégradé durant 15 ans au sein de la famille propriétaire des restaurants St-germain a mené à une poursuite de 635 000 $ de la part d’une ex-belle-soeur.
La famille St-germain, propriétaire du restaurant du même nom à Sillery, est au coeur d’une poursuite civile. En 2004, alors qu’elle avait déjà travaillé dans les restaurants, la demanderesse, Hélène Pelletier, avait entamé une relation amoureuse avec l’un des propriétaires, Marc St-germain. La demanderesse affirme avoir « subi les foudres » des défendeurs, à savoir son beau-père Paul-émile St-germain ainsi que sa belle-soeur, Sylvie St-germain.
Des commentaires dénigrants sur son apparence physique de même que des menaces auraient été régulièrement lancés à la femme sur les lieux de travail. Selon la poursuite, la famille St-germain « privilégiait que Marc ait une relation avec une personne ayant un statut social plus élevé ».
LONGUE RELATION
Hélène Pelletier a entretenu une relation avec Marc St-germain jusqu’en 2017, pendant laquelle il y aurait eu « escalade de violence verbale et physique ». À plusieurs reprises le couple se serait laissé en raison des tensions avec la famille, mais son conjoint, qui n’est pas visé par la poursuite, aurait fait des tentatives pour reconquérir Mme Pelletier en se montrant compréhensif sur le sort que sa famille lui réservait.
Le harcèlement aurait été régulier alors que la demanderesse travaillait dans l’entreprise familiale. La poursuite est ponctuée d’exemples d’insultes dénigrantes lancées à l’endroit de l’employée : « mon osti de sorcière », « t’as rien à faire dans notre famille », « gosse pute, té sale, tu m’écoeures », des paroles qui auraient été dites devant clients et employés.
RIEN AU CRIMINEL
La poursuite fait état à de nombreuses occasions de menaces de mort à l’endroit de la dame. « Je vais te tuer […] c’est une question de temps ». Aucune accusation criminelle n’a été déposée dans ce dossier. En 2008, la demanderesse indique même avoir fait appel à un avocat afin d’interpeller le père de son conjoint pour qu’il arrête ses menaces, mais sans succès. Son conjoint aurait aussi admis le comportement inacceptable de sa famille en disant que ça « dépassait l’entendement ».
La demanderesse avait également acheté des parts du restaurant en 2017, ce qui aurait manifestement déplu au patriarche. Ce dernier se présentait régulièrement au restaurant pour insulter la demanderesse au point où les policiers ont été appelés.
« Appelle la police ma criss de folle, je vais te tuer avant qu’ils arrivent », aurait-il dit devant témoins. Une fois de plus, son conjoint l’aurait persuadée de ne pas porter plainte.
Séparée depuis, Hélène Pelletier a décidé de poursuivre Sylvie et Paul-émile St-germain pour 635 000 $ en raison de l’impact des menaces et harcèlements subis depuis 15 ans. Elle dit avoir fait l’objet de « nombreux suivis psychologiques » et reçoit des prestations de la CNESST depuis plus d’un an.
Mis en demeure en décembre dernier, les défendeurs ont « nié catégoriquement les faits qui leur sont reprochés ».