Il pourrait récidiver, même à 78 ans
Un acolyte du tueur à gages Gérald Gallant remis en liberté avec « prudence »
Même s’il est âgé de 78 ans, la « prudence est de mise » dans le cas de l’un des complices du célèbre tueur à gages Gérald Gallant, qui pourra reprendre une semi-liberté sous de sévères conditions.
« Maintenant considéré comme un criminel déchu et vieillissant », Réjean-claude Juneau a cependant eu « un mode de vie effréné » pendant sa longue vie criminelle motivée par « la gloire, l’argent, les femmes et la drogue ».
Ayant vécu une enfance difficile, Juneau a rapidement bifurqué vers le crime organisé où il était reconnu, notamment chez les Rock Machine et la « Gang de l’ouest », pour ses « qualités de voleur et de planificateur ».
En seulement huit mois en 1998, l’homme a commis une quarantaine de vols à main armée dans des banques et des commerces, jusqu’à ce qu’il se fasse prendre.
Dix ans plus tard, Juneau était cette fois fauché dans le cadre du projet Baladeur découlant de l’arrestation de Gérald Gallant, le célèbre tueur à gages dont les confidences ont permis aux policiers de solutionner 28 meurtres et 12 tentatives de meurtre.
COMPLICE DANS UN MEURTRE
Le 16 février 1984, Réjean-claude Juneau avait servi de chauffeur pour Gallant afin d’abattre Marcel Lefrançois en pleine rue à Sainte-foy.
Lefrançois avait refusé de payer le tueur à gages pour le contrat sur la tête d’andré Haince qu’il avait exécuté deux ans plus tôt.
Juneau avait suivi la voiture de Lefrançois jusqu’à ce qu’il s’arrête à un arrêt obligatoire. Gérald Gallant, sur la banquette arrière, avait alors tiré Lefrançois en pleine rue non loin de l’ancienne Auberge des Gouverneurs. Ce dernier est mort trois jours plus tard à l’hôpital.
Tout comme Gallant, Réjean-claude Juneau a aussi accepté de se mettre à table afin d’incriminer dix coaccusés en échange d’une protection de la SQ pour lui et sa famille.
L’homme de Sainte-madeleine avait donc eu une peine pour meurtre au deuxième degré avec possibilité de libération après 12 ans.
Or, même à 78 ans, un rapport psychologique récent a conclu que le criminel a un « risque de récidive violente deux fois supérieur à la moyenne des détenus ».
Son équipe de gestion nuance cependant cette analyse compte tenu de son âge et de son comportement conformiste en détention depuis neuf ans maintenant.
COKE ET MAUVAISES FRÉQUENTATIONS
Reste qu’un risque de rechute à la consommation de cocaïne tout comme un rapprochement futur avec des criminels ne sont pas exclus. « Tout n’est pas gagné », écrit la Commission des libérations conditionnelles du Canada dans son rapport.
Surtout que Juneau n’a bénéficié que de trois sorties avant d’obtenir une semi-liberté. « La marche est haute », écrivent les commissaires.
Ainsi un couvre-feu de 22h à 6h du matin – hors urgence sanitaire – sera imposé pour les six prochains mois à Juneau à l’occasion de sa semi-liberté.
« Il est important de vous voir fonctionner », conclut le document en lui interdisant toute consommation et toute fréquentation douteuse.