Le Journal de Quebec

Dubois part sans la rage au coeur

Il quitte Columbus sans aucune rancoeur à l’endroit de son ancien entraîneur John Tortorella

- Jonathan Bernier l Jbernierjd­m c jonathan. bernier @quebecorme­dia.com

Sa relation avec John Tortorella était tendue depuis quelques mois. Mais, bien que son désir de quitter l’organisati­on des Blue Jackets provenait de ce conflit, Pierre-luc Dubois a pris la route de Winnipeg sans vouloir entretenir de rancune.

« Torts est un entraîneur très exigeant. Tout ce qu’il a fait, c’était dans le but de faire de moi un meilleur joueur. Jamais je ne parlerai en mal de Torts, a soutenu Dubois, rendu disponible par le biais d’une visioconfé­rence. Mon père m’a toujours dit que lorsqu’un entraîneur est sur ton dos, c’est qu’il veut que tu deviennes le meilleur joueur possible. J’apprécie ça. »

Ça n’a pas empêché le torchon de brûler entre les deux hommes. Une situation dont le public a été témoin une première fois dans la bulle torontoise, l’été dernier, en voyant Tortorella enguirland­er le Québécois à son retour d’une présence sur la patinoire.

Malgré quelques mois à l’écart l’un de l’autre, les deux hommes n’avaient pas encore enterré la hache de guerre à la reprise des activités, il y a une douzaine de jours. Insatisfai­t du rendement de l’athlète de 22 ans, le bouillant entraîneur l’a cloué au banc pendant la vaste majorité de son dernier match dans l’uniforme des Blue Jackets.

Sa dernière présence sur la glace avec l’équipe qui l’avait sélectionn­é au troisième rang du repêchage de 2016 a donc été celle d’un joueur qui ne semblait pas avoir le coeur à l’ouvrage. Une mauvaise impression pour ses nouveaux partisans ?

« J’ai fait le calcul. J’ai probableme­nt effectué près de 6000 présences sur la patinoire depuis mes débuts dans la LNH. Il y a beaucoup plus à juger que cette seule présence », a indiqué Dubois.

ADIEUX DÉCHIRANTS

Même s’il a refusé de parler contre Tortorella, on peut comprendre que Dubois en avait plein son casque. Ce n’est pas pour rien qu’il a exigé une transactio­n aussitôt sa nouvelle entente signée (5 M$ par saison sur deux ans), la veille du jour de l’an. Une demande qu’il a assuré avoir mûrie.

« Ce fut une longue réflexion. Ce n’est pas une chose à laquelle tu penses, soudaineme­nt, un matin en te réveillant. Plusieurs événements se sont produits et je n’entrerai pas dans les détails. Toutefois, il faut savoir demeurer honnête avec soi-même et avec ses conviction­s », a-t-il expliqué.

Dubois quitte donc Columbus avec une fiche de 159 points, dont 66 buts, en 239 rencontres. Un rendement honnête qui est loin, cependant, de le satisfaire pleinement.

« Le seul objectif d’un joueur de hockey, c’est de gagner la coupe Stanley. Je serai toujours déçu de ne pas avoir pu accomplir ça avec les Blue Jackets », a-t-il mentionné. D’ailleurs, Dubois a admis que c’est la gorge nouée par les émotions qu’il a fait ses adieux à ses anciens coéquipier­s.

« Ça n’a pas été une conversati­on facile. J’adorais les gars de ce vestiaire. Plusieurs d’entre eux resteront mes amis pour la vie. D’ailleurs, un bon ami veut toujours que son ami soit heureux. Ça a été le cas avec eux. Ils ont compris les raisons. »

SUR MESURE POUR DUBOIS

Dubois se joint donc aux Jets, une équipe directemen­t en compétitio­n avec le Canadien dans la division Nord. D’ailleurs, le Tricolore était dans la course pour obtenir ses services jusqu’à la toute fin.

« Je ne savais pas trop où j’allais me retrouver, mais je savais que les trois organisati­ons dans la course à la fin [Anaheim, Montréal, Winnipeg] en étaient trois bonnes. Je suis très heureux d’être ici. Mon père est dans l’organisati­on [entraîneur adjoint avec le Moose du Manitoba] depuis quelques années. Il n’a toujours dit que du bien de cette équipe. »

Le colosse de 6 pieds, 2 pouces et 205 livres a le physique de l’emploi pour jouer dans la capitale manitobain­e, les Jets misant déjà sur plusieurs colosses tant à l’attaque qu’à la ligne bleue.

« C’est une équipe qui est difficile à affronter. Elle combine bien vitesse et gabarit. Tout comme moi. Elle mise sur beaucoup de profondeur. Que ce soit sur le premier ou le quatrième trio, je serai entouré de joueurs talentueux. J’ai hâte de faire partie de cette équipe. »

Pour l’instant, Dubois ignore quand il pourra disputer son premier match. Si le gouverneme­nt fédéral refuse de modifier la quarantain­e de 14 jours obligatoir­es pour tous les voyageurs provenant de l’étranger, il devra patienter jusqu’au 9 février.

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PHOTO D’ARCHIVES MARTIN CHEVALIER Pierre-luc Dubois va retrouverj­eff Petry et le Canadien le 25 février à Winnipeg.
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