La magie de Brady
C’est officiel. Tom Brady est un mutant qui a été créé en laboratoire pour anéantir la compétition dans la NFL, sans être affecté par le mur du temps.
Le quart-arrière des Buccaneers devrait soumettre son ADN à la science. Rien ne laisse croire qu’il a réellement 43 ans et 20 années de services dans une ligue féroce comme la NFL.
Ce qu’il accomplit à cet âge vénérable défie toute logique. En 19 saisons comme partant, le voilà rendu à son dixième Super Bowl. Il s’agira de sa quatrième présence lors des cinq dernières saisons et de sa troisième participation au grand match depuis qu’il a franchi la barre des 40 ans.
Il a signé hier sa 33e victoire en séries et a battu un 27e quart-arrière différent pendant ce parcours. Il disputera un match de championnat dans une troisième décennie différente.
SAISON PAS COMME LES AUTRES
Cette saison, l’exploit est d’autant plus remarquable. Il a quitté les Patriots après 20 saisons dans le confort de ses pantoufles en Nouvelle-angleterre. Le voilà dans une nouvelle équipe, un nouveau système et dans une saison anormale où il n’a pas eu le bénéfice de s’entraîner à sa guise avec ses nouveaux coéquipiers dans les mois précédant la campagne.
Le pire, c’est que Brady, face aux Packers, a disputé une grande première demie, mais pas un grand match. Deux de ses trois interceptions ont été des cadeaux aux Packers. C’est d’ailleurs la grande force des Buccaneers. Des sept revirements provoqués durant les présentes séries, six ont résulté en touchés. Brady a donc profité de l’apport de sa défensive pour camoufler ses quelques bourdes. En deux matchs face aux Packers cette saison, cette défensive a réussi 10 sacs et trois interceptions. C’est la kryptonite d’aaron Rodgers !
Mais il ne faudrait pas croire que ce qui se produit pour Brady est le fruit du hasard. L’impact de Brady en termes de leadership et d’éthique de travail au sein d’une organisation qui végétait depuis sa conquête de 2002 ne doit clairement pas être sous-estimé. Pour apprendre à gagner, il faut des gagnants à bord.
DES PACKERS DÉCEVANTS
Sans rien enlever à Brady, cependant, les Packers ont réinventé l’art de s’automutiler.
Deux interceptions successives de leur défensive en deuxième demie n’ont mené à aucun point de l’attaque.
À la fin de la première demie, le touché concédé aux Buccaneers sur une bombe à Scotty Miller était d’un ridicule absolu. Pourquoi opter pour une couverture homme à homme, sans maraudeur en zone profonde ? C’est le jeu qui coûtera l’emploi du coordonnateur défensif Mike Pettine.
Que dire de Matt Lafleur ? L’entraîneur-chef a opté pour un placement en fin de rencontre plutôt qu’une tentative de touché. Pourtant, le joueur le plus utile dans la ligue cette saison, Aaron Rodgers, lui donnait clairement la meilleure chance d’aller niveler la marque.
À écouter les commentaires d’après-match, Rodgers n’a visiblement pas apprécié. Les prochains mois pourraient être glaciaux à Green Bay !
Puisque les Chiefs l’ont emporté grâce à une performance sans bavure de leur attaque et d’une prestation remarquable de leur défensive, le Super Bowl 55 promet tout un duel. Lors des deux dernières saisons, Patrick Mahomes et Tom Brady avaient rivalisé en finale de la conférence américaine. Le déménagement de Brady fait en sorte qu’ils s’affronteront cette fois sur la plus grande scène qui soit. Qui dit mieux ?