Le Journal de Quebec

La magie de Brady

- STÉPHANE CADORETTE stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

C’est officiel. Tom Brady est un mutant qui a été créé en laboratoir­e pour anéantir la compétitio­n dans la NFL, sans être affecté par le mur du temps.

Le quart-arrière des Buccaneers devrait soumettre son ADN à la science. Rien ne laisse croire qu’il a réellement 43 ans et 20 années de services dans une ligue féroce comme la NFL.

Ce qu’il accomplit à cet âge vénérable défie toute logique. En 19 saisons comme partant, le voilà rendu à son dixième Super Bowl. Il s’agira de sa quatrième présence lors des cinq dernières saisons et de sa troisième participat­ion au grand match depuis qu’il a franchi la barre des 40 ans.

Il a signé hier sa 33e victoire en séries et a battu un 27e quart-arrière différent pendant ce parcours. Il disputera un match de championna­t dans une troisième décennie différente.

SAISON PAS COMME LES AUTRES

Cette saison, l’exploit est d’autant plus remarquabl­e. Il a quitté les Patriots après 20 saisons dans le confort de ses pantoufles en Nouvelle-angleterre. Le voilà dans une nouvelle équipe, un nouveau système et dans une saison anormale où il n’a pas eu le bénéfice de s’entraîner à sa guise avec ses nouveaux coéquipier­s dans les mois précédant la campagne.

Le pire, c’est que Brady, face aux Packers, a disputé une grande première demie, mais pas un grand match. Deux de ses trois intercepti­ons ont été des cadeaux aux Packers. C’est d’ailleurs la grande force des Buccaneers. Des sept revirement­s provoqués durant les présentes séries, six ont résulté en touchés. Brady a donc profité de l’apport de sa défensive pour camoufler ses quelques bourdes. En deux matchs face aux Packers cette saison, cette défensive a réussi 10 sacs et trois intercepti­ons. C’est la kryptonite d’aaron Rodgers !

Mais il ne faudrait pas croire que ce qui se produit pour Brady est le fruit du hasard. L’impact de Brady en termes de leadership et d’éthique de travail au sein d’une organisati­on qui végétait depuis sa conquête de 2002 ne doit clairement pas être sous-estimé. Pour apprendre à gagner, il faut des gagnants à bord.

DES PACKERS DÉCEVANTS

Sans rien enlever à Brady, cependant, les Packers ont réinventé l’art de s’automutile­r.

Deux intercepti­ons successive­s de leur défensive en deuxième demie n’ont mené à aucun point de l’attaque.

À la fin de la première demie, le touché concédé aux Buccaneers sur une bombe à Scotty Miller était d’un ridicule absolu. Pourquoi opter pour une couverture homme à homme, sans maraudeur en zone profonde ? C’est le jeu qui coûtera l’emploi du coordonnat­eur défensif Mike Pettine.

Que dire de Matt Lafleur ? L’entraîneur-chef a opté pour un placement en fin de rencontre plutôt qu’une tentative de touché. Pourtant, le joueur le plus utile dans la ligue cette saison, Aaron Rodgers, lui donnait clairement la meilleure chance d’aller niveler la marque.

À écouter les commentair­es d’après-match, Rodgers n’a visiblemen­t pas apprécié. Les prochains mois pourraient être glaciaux à Green Bay !

Puisque les Chiefs l’ont emporté grâce à une performanc­e sans bavure de leur attaque et d’une prestation remarquabl­e de leur défensive, le Super Bowl 55 promet tout un duel. Lors des deux dernières saisons, Patrick Mahomes et Tom Brady avaient rivalisé en finale de la conférence américaine. Le déménageme­nt de Brady fait en sorte qu’ils s’affrontero­nt cette fois sur la plus grande scène qui soit. Qui dit mieux ?

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