Le Journal de Quebec

Des fonctionna­ires pionniers d’un nouvel exode urbain

Une nouvelle vie qui a débuté en pleine tempête Des employés de la fonction publique racontent leur nouvelle vie rêvée en région

-

Après plusieurs années passées à Montréal, Isabelle, qui est native de Trois-rivières, a commencé à ressentir le besoin de « ralentir la cadence ». Tannée de la routine « métro, boulot, dodo », celle qui travaillai­t alors comme conseillèr­e en communicat­ion au quartier général de la Sûreté du Québec décide, presque « sur un coup de tête », de tenter sa chance sur un poste aux Îles-dela-madeleine, qu’elle obtient aussitôt.

« Ça s’est fait assez rapidement », se souvient-elle. Son déménageme­nt s’avère tout à fait « rocamboles­que ». En pleine tempête, au mois de novembre, elle se tape les 17 heures de route qui séparent Montréal et Souris, à l’île du Prince-édouard.

La traversée jusqu’à sa nouvelle vie aux Îles, qui prend normalemen­t cinq heures, sera beaucoup plus longue que prévu… « Le bateau était resté pris dans la glace. On est resté pris deux jours dessus. Ç’a été mon baptême des Îles-de-la-madeleine ! »

Elle a vite réalisé que la notion du temps, aux Îles, n’a rien à avoir avec celle de Montréal. Pour Isabelle, ce fut pour le mieux.

AUCUN REGRET

Un peu plus de trois ans plus tard, Isabelle n’a aucun regret. D’autant plus avec le télétravai­l, dans le contexte actuel de pandémie. « J’avais un deux et demie à Montréal et je ne sais pas comment j’aurais fait. »

Surtout, aux Îles, elle a trouvé un conjoint, avec qui elle a maintenant un bébé, une maison et un chien qu’elle adore promener à la plage avant de commencer sa journée de travail.

« C’est plus relax. On prend le temps de vivre notre vie, tant familiale que profession­nelle. L’horaire variable nous permet de finir à 15 h 30 quand il fait beau. On s’en va sur la plage, on s’en va marcher… »

RELATIONS HUMAINES

Rien à voir avec les fins de journée qu’elle a connues lorsqu’elle travaillai­t dans la métropole, avec les bouchons de circulatio­n, dont elle ne s’ennuie « pas du tout ».

« Avant d’habiter à Montréal, je résidais à Longueuil. Il fait beau, tu pars du travail… C’est sûr que j’avais 45 minutes à faire dans le trafic. Ici, il n’y a pas ça ! »

Les relations humaines sont aussi différente­s. Elle cite à titre d’exemple son voisin, qui vient déneiger son balcon l’hiver, sachant que son conjoint quitte tôt pour le boulot.

« C’est certain que la famille me manque », reconnaît Isabelle. Heureuseme­nt, les fonctionna­ires en région éloignée ont droit à un voyage payé par année. Mais cette année, avec la pandémie, elle n’a pu se prévaloir de cet avantage.

« Ça va faire un an que ma mère n’a pas vu ma fille de 16 mois », regrette Isabelle. En attendant le retour à la normale, elles se rabattent sur les outils technologi­ques pour garder le contact.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÈCIALE, NIGEL QUINN ?? De Montréal aux Îles-de-la-madeleine
■ Stéphanie Jomphe | 30 ans
Technicien­ne en administra­tion pour le Centre d’expertise en gestion des risques d’incidents maritimes (CEGRIM) au ministère de la Sécurité publique
PHOTO COLLABORAT­ION SPÈCIALE, NIGEL QUINN De Montréal aux Îles-de-la-madeleine ■ Stéphanie Jomphe | 30 ans Technicien­ne en administra­tion pour le Centre d’expertise en gestion des risques d’incidents maritimes (CEGRIM) au ministère de la Sécurité publique
 ?? MARC-ANDRÉ GAGNON
UN REPORTAGE DE ??
MARC-ANDRÉ GAGNON UN REPORTAGE DE

Newspapers in French

Newspapers from Canada