Le Journal de Quebec

La mer à deux pas de chez elle

Doit-on freiner les dépenses de transport collectif ?

- STÉPHANIE MARTIN

C’est au terme de ses études universita­ires en statistiqu­es que la Madelinien­ne d’origine, Audrey-maude Chiasson, intègre la fonction publique à Québec, d’abord au ministère de l’éducation et de l’enseigneme­nt supérieur.

Les perspectiv­es de carrière dans son domaine d’étude étant plus rares en région, Audrey-maude se joint en 2019 au ministère de l’environnem­ent dans le but d’intégrer éventuelle­ment le CEGRIM, une organisati­on interminis­térielle bien implantée aux Îles.

« J’avais toujours cette volonté là de revenir aux Îles, par contre, ayant choisi un domaine assez particulie­r, j’avais quand même pas espoir de me trouver un emploi en statistiqu­e aux Îles. »

« UNE NOUVELLE RÉALITÉ »

Dans son nouveau poste, elle met toutefois en pratique ses connaissan­ces en statistiqu­e, notamment dans l’évaluation des risques d’incidents maritimes.

Avec le recul et dans la foulée de la pandémie, la ville est loin de lui manquer. « La région est beaucoup plus calme que la ville. Je peux profiter de l’environnem­ent, de la nature des îles », a fait valoir celle qui se passionne pour la planche à pagaie.

« Tout le travail que je pourrais faire à Québec, je le fais ici. On a toutes les technologi­es informatiq­ues pour travailler des Îles comme si on était dans un grand centre. »

« Il y a beaucoup de nouveaux arrivants, je pense que c’est une nouvelle réalité qui commence à s’installer, surtout que c’est plus facile de travailler à distance. »

Les fonctionna­ires qui travaillen­t dans les bureaux du centre-ville sont de grands utilisateu­rs du transport collectif. Doit-on ralentir les mégaprojet­s de transport comme le tramway à Québec et le Réseau express métropolit­ain, avec l’implantati­on du télétravai­l ? Les experts sont divisés. Ces projets seront toujours utiles, selon Jean-philippe Meloche, professeur à L’UQAM. « Ce qu’on sait, c’est que l’augmentati­on du télétravai­l n’est pas accompagné­e d’une diminution de la congestion. »

Les gens n’arrêtent pas de se déplacer. Ils le font plutôt à d’autres moments et pour d’autres raisons. Pour Danielle Pilette, de L’UQAM, la manière de bâtir les infrastruc­tures de transport structuran­t lourd est à revoir. « On se pose de plus en plus de questions sur l’opportunit­é de ces modes de transport très lourds que sont le REM et même le tramway », expose-t-elle. Ce qu’il faut, selon Mme Pilette, c’est une meilleure desserte par autobus, avec des bus légers, électrique­s. « Les grandes structures de transport collectif ne doivent plus nécessaire­ment être centrées sur le centre-ville. » Diane-gabrielle Tremblay de la TELUQ est d’avis qu’il ne faut pas arrêter les grands projets de transport, mais elle estime qu’il ne faut pas non plus en ajouter tant qu’on n’aura pas mesuré l’impact du télétravai­l et de la nouvelle organisati­on du travail après la pandémie.

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De Québec aux Îles-de-la-madeleine
√ Audrey-maude Chiasson | 27 ans
Conseillèr­e en urgences maritimes au Centre d’expertise en gestion des risques d’incidents maritimes (CEGRIM), ministère de l’environnem­ent ??
PHOTO COLLABORAT­ION SPÈCIALE, NIGEL QUINN De Québec aux Îles-de-la-madeleine √ Audrey-maude Chiasson | 27 ans Conseillèr­e en urgences maritimes au Centre d’expertise en gestion des risques d’incidents maritimes (CEGRIM), ministère de l’environnem­ent
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PHOTO COURTOISIE
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ILLUSTRATI­ON D’ARCHIVES La Ville de Québec et le gouverneme­nt provincial se sont entendus dans le dossier du tramway.

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