La mer à deux pas de chez elle
Doit-on freiner les dépenses de transport collectif ?
C’est au terme de ses études universitaires en statistiques que la Madelinienne d’origine, Audrey-maude Chiasson, intègre la fonction publique à Québec, d’abord au ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur.
Les perspectives de carrière dans son domaine d’étude étant plus rares en région, Audrey-maude se joint en 2019 au ministère de l’environnement dans le but d’intégrer éventuellement le CEGRIM, une organisation interministérielle bien implantée aux Îles.
« J’avais toujours cette volonté là de revenir aux Îles, par contre, ayant choisi un domaine assez particulier, j’avais quand même pas espoir de me trouver un emploi en statistique aux Îles. »
« UNE NOUVELLE RÉALITÉ »
Dans son nouveau poste, elle met toutefois en pratique ses connaissances en statistique, notamment dans l’évaluation des risques d’incidents maritimes.
Avec le recul et dans la foulée de la pandémie, la ville est loin de lui manquer. « La région est beaucoup plus calme que la ville. Je peux profiter de l’environnement, de la nature des îles », a fait valoir celle qui se passionne pour la planche à pagaie.
« Tout le travail que je pourrais faire à Québec, je le fais ici. On a toutes les technologies informatiques pour travailler des Îles comme si on était dans un grand centre. »
« Il y a beaucoup de nouveaux arrivants, je pense que c’est une nouvelle réalité qui commence à s’installer, surtout que c’est plus facile de travailler à distance. »
Les fonctionnaires qui travaillent dans les bureaux du centre-ville sont de grands utilisateurs du transport collectif. Doit-on ralentir les mégaprojets de transport comme le tramway à Québec et le Réseau express métropolitain, avec l’implantation du télétravail ? Les experts sont divisés. Ces projets seront toujours utiles, selon Jean-philippe Meloche, professeur à L’UQAM. « Ce qu’on sait, c’est que l’augmentation du télétravail n’est pas accompagnée d’une diminution de la congestion. »
Les gens n’arrêtent pas de se déplacer. Ils le font plutôt à d’autres moments et pour d’autres raisons. Pour Danielle Pilette, de L’UQAM, la manière de bâtir les infrastructures de transport structurant lourd est à revoir. « On se pose de plus en plus de questions sur l’opportunité de ces modes de transport très lourds que sont le REM et même le tramway », expose-t-elle. Ce qu’il faut, selon Mme Pilette, c’est une meilleure desserte par autobus, avec des bus légers, électriques. « Les grandes structures de transport collectif ne doivent plus nécessairement être centrées sur le centre-ville. » Diane-gabrielle Tremblay de la TELUQ est d’avis qu’il ne faut pas arrêter les grands projets de transport, mais elle estime qu’il ne faut pas non plus en ajouter tant qu’on n’aura pas mesuré l’impact du télétravail et de la nouvelle organisation du travail après la pandémie.