Le Journal de Quebec

Les débardeurs du Port de Montréal votent à 99,31 % pour la grève

- MARTIN JOLICOEUR

Sans contrat de travail depuis 2018, les débardeurs du Port de Montréal viennent de refaire la démonstrat­ion de leur forte mobilisati­on.

Affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), ces derniers ont renouvelé leur mandat de grève dans une proportion de 99,31 %. En février dernier, la même option avait recueilli l’appui de 98,12 % des syndiqués.

« Ça donne des ailes et énormément d’encouragem­ent à l’équipe de négociatio­n, a réagi le représenta­nt du syndicat des débardeurs, Michel Murray, lorsque contacté par Le Journal. C’est absolument grisant d’oeuvrer pour des travailleu­rs qui nous accordent une telle confiance. »

Un vote de grève est valide pour 60 jours. Tous les deux mois, les membres sont consultés afin de renouveler leur mandat de grève. Ce mandat autorise leurs représenta­nts à déclencher la grève à tout moment, moyennant un préavis à l’employeur de 72 heures.

SUSPENSION DE RÉMUNÉRATI­ON

Hier, l’associatio­n des employeurs maritimes (AEM) a refusé de commenter la situation. Même chose du côté de l’administra­tion du Port de Montréal qui, par la voix de sa porte-parole, a rappelé n’entretenir aucun lien contractue­l direct avec les débardeurs.

Les 1115 débardeurs du Port de Montréal sont payés de 115 000 $ à 120 000 $ par année en moyenne. Ils réclament plus de congés, une révision de leurs disponibil­ités au travail et une meilleure conciliati­on travail-famille.

Les négociatio­ns ont achoppé l’été dernier, après 22 jours de grève. Le 21 mars dernier, au terme d’une trêve de sept mois souhaitée par toutes les parties, l’offre de l’employeur a été rejetée dans une proportion de 99,7 %.

Les négociatio­ns ont repris depuis, en présence des médiateurs. Mais en réponse à une suspension par L’AEM de certaines conditions de rémunérati­on, le syndicat a entamé une « grève partielle ». Les heures supplément­aires ont été suspendues, et à partir de maintenant, les débardeurs ne travailler­ont plus les samedis et les dimanches.

La tension monte. Inquiets, les représenta­nts des milieux patronaux ont réclamé en bloc, mardi, l’« interventi­on immédiate » de la ministre fédérale du Travail, Filomena Tassi, afin d’éviter que la situation ne dégénère davantage.

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