Un don secret à l’université Laval
Alors que l’université de Montréal joue la carte de la transparence en dévoilant le don de 3,9 millions de dollars reçu de Huawei, l’université Laval préfère garder le montant secret.
Début mars, Le Journal a fait état d’un don de 3,9 M$ de Huawei au département d’informatique de l’université de Montréal (Udem), ce qui avait inquiété un ex-directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
« C’est le concept du pot de miel. Tu donnes du miel, et tu attires tout le monde », avait illustré Michel Juneau-katsuya, ex-directeur de la zone Asie-pacifique au SCRS.
MONTANT NON DISPONIBLE
Or, la semaine dernière, l’université Laval, dirigée par Sophie D’amours, a transmis au Journal des documents caviardés en réponse à une demande d’accès visant à savoir à combien s’élèvent les dons de Huawei à l’université.
Dans les documents, on constate notamment que Huawei a fait un don à l’université Laval le 15 mai 2019 et qu’un reçu fiscal a ensuite été donné.
Il est cependant impossible de connaître le montant du don de Huawei à l’université québécoise parce que la somme a été noircie.
Joint par Le Journal, Simon La Terreur, porte-parole de l’université Laval, a confirmé que l’information concernant ce don n’est « pas disponible ».
AUTRE DON
Dans le rapport annuel 2016-2017 de la Fondation de l’université Laval, Huawei apparaît dans la liste des entreprises ayant donné entre 500 000 $ et un million de dollars.
L’entreprise chinoise n’apparaît toutefois pas dans la liste des donateurs 2019-2020, année où a été fait le don caviardé.
« Le don n’a pas transité par la fondation, il a été acheminé directement à l’université », a expliqué M. La Terreur.
Questionnée à ce sujet, Huawei a suggéré de « contacter directement les universités ».
« Depuis son arrivée au Canada en 2008, Huawei Canada, comme de nombreuses autres entreprises, participe et soutient l’avenir et la croissance des communautés de recherche et développement du Canada avec des talents canadiens grâce à diverses initiatives, telles que des accords de recherche parrainés, des bourses et un soutien aux événements universitaires », a indiqué sa porte-parole québécoise Sabrina Chartrand.