Le Journal de Quebec

Danault n’a pas dit son dernier mot

- JEAN-CHARLES LAJOIE jean-charles.lajoie@tva.ca

De la façon dont il se comportait en début de saison, plusieurs avaient la conviction que Phillip Danault disputait sa dernière campagne dans l’uniforme du Canadien.

Erratique, lent, peu engagé, le meilleur joueur de centre du CH depuis trois ans n’était plus l’ombre du joueur efficace sur qui Claude Julien aimait compter.

Les détails de ses négociatio­ns contractue­lles rendues publiques ont envenimé la situation. Voir, lire et entendre un amalgame de choses à son sujet, et ce, à répétition pendant un mois pèse lourd sur un joueur québécois francophon­e qui porte le chandail du Canadien. Surtout lorsque dans le lot se trouvent quantité de faussetés et un peu de vérités.

Danault se devait de garder le silence, de ne pas jeter d’huile sur le feu. Il se devait de rester tranquille, mais en même temps, il lui fallait retrouver ses repères.

En ce sens, le changement d’entraîneur-chef semble avoir été bénéfique à l’attaquant de Victoriavi­lle. L’approche renouvelée de Dominique Ducharme a semblé sourire à Danault. Centre le plus efficace aux cercles des mises en jeu, son différenti­el de +19 (avant le match d’hier) lui procure des minutes de jeu de qualité en quantité. Il neutralise à nouveau les meilleurs trios adverses et sa moyenne de points par match a repris une courbe de progressio­n ascendante.

PASSION REDYNAMISÉ­E

Autrement dit, Danault s’est pris en mains. Il est parvenu à trouver la force de caractère nécessaire afin de faire abstractio­n de tout ce qu’il ne peut pas contrôler. Il joue plus librement et montre une passion redynamisé­e.

C’est tout à l’honneur du centre de 28 ans. Ça le replace avantageus­ement sur la table de négociatio­ns en vue de la ratificati­on d’une nouvelle entente.

On le voit, Jesperi Kotkaniemi et Nick Suzuki représente­nt l’avenir du Canadien au centre. Mais leur progressio­n, aussi intéressan­te soit-elle, ne permet pas à Marc Bergevin de songer à laisser partir Danault sans heurt.

Si Eric Staal se met à tout casser, il devient une option, une carte de plus dans le jeu du directeur général. Mettons que c’est pas parti pour ça…

Jake Evans sera le troisième joueur de centre de l’organisati­on, mais pas avant deux ou trois saisons.

26 MILLIONS $

Bergevin, dans l’objectif de maintenir son équipe parmi le groupe accédant aux séries éliminatoi­res, n’aura d’autre choix que de s’entendre avec le clan Danault.

Mais à quel prix ? Entre les 6 millions $ réclamés et les 5 M$ offerts, l’écart est relativeme­nt simple à combler. Suffit d’un peu de bonne volonté. Suffit en fait d’en avoir envie, de part et d’autre. Est-ce que c’est le cas ? Pas certain de ça. Mais vaut mieux parfois laisser la raison l’emporter sur le coeur.

Me semble que dans le contexte pandémique de gel du plafond salarial, une entente de 26 millions $ sur cinq ans serait une bonne affaire pour tout le monde.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Phillip Danault a repris du poil de la bête, jouant avec plus de conviction.
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