Louise Deschâtelets
Je viens de recevoir le plus récent bulletin d’une revue française de psychologie qui traite du livre intitulé Vos parents ne sont plus vos parents. Je mets ça en parallèle avec un message publicitaire qui passe régulièrement à la télé québécoise qui met en scène un jeune homme qui m’apparaît être dans la jeune trentaine et qui demande à ses parents de lui avancer 20 000 $ pour qu’il puisse s’acheter une maison. Les deux messages mis dos à dos, ça fait une drôle de contradiction, vous ne trouvez pas ?
J’ai toujours considéré qu’on était parent pour la vie, contrairement aux auteurs de ce livre qui enjoignent aux enfants de se libérer de leurs parents pour créer une nouvelle relation d’adulte à adulte avec eux. Par contre, il semble que les auteurs ne disent pas un mot aux parents qui voudraient se libérer de leurs enfants.
Dans notre cas, notre fils qui aura 33 ans cet été nous a demandé s’il pouvait revenir vivre à la maison après sa rupture avec sa blonde et la perte de son emploi à l’automne 2020. Nous avons évidemment dit oui, mais à la condition qu’il vive de façon autonome dans notre sous-sol, qui a sa propre entrée à l’arrière.
Ainsi il peut continuer à vivre à sa façon, faire ses repas et ses petites affaires sans que ni lui ni nous n’entrions dans nos intimités respectives. On ne le voit donc, son père et moi, qu’environ une fois par semaine, lorsqu’on l’invite à partager un repas avec nous.
Ça fait trois mois que ça dure et tout baigne. Sauf que comme dans la publicité, il nous a demandé la semaine dernière de lui donner tout de suite sa part d’héritage pour emménager dans un petit studio qu’il louerait à un de ses amis. Et c’est là que le bât blesse, comme on disait dans le temps.
D’une part, nous ne savons pas mon mari et moi combien de temps il nous reste à vivre. Idéalement jusqu’à 100 ans. Et d’autre part, ce serait injuste que nous lui donnions un montant substantiel maintenant, et qu’à notre mort, sa soeur et son aîné n’aient plus un sou. Déjà qu’ils nous blâment un peu de l’avoir recueilli sous le toit familial sans lui demander de pension. Que feriez-vous à notre place ?
Parents
Je persiste à penser qu’un parent l’est pour la vie, bien que j’accorde à ces auteurs le droit de prôner que les parents d’enfants adultes puissent développer avec eux une nouvelle forme d’entente pour accéder à une autre forme de relation.
La tâche la plus importante d’un parent, probablement la plus difficile à mener à terme également, est de donner à son enfant les outils nécessaires pour devenir un adulte et accéder à son autonomie physique, psychologique et financière.
Dans cette optique, comme il est contre-productif d’avoir ramené ce garçon dans votre giron, il serait important de l’inciter à repartir dans des délais raisonnables, ou à défaut, de lui demander un juste dédommagement pour profiter du toit offert. En terminant et pour votre sécurité, il faut refuser de lui donner sa part d’héritage.
Quand devons-nous signer un mandat en cas d’inaptitude ?
Ma mère est déménagée dans une RPA. Ce fut difficile de procéder, mais enfin, c’est fait. Vu qu’elle en perd un peu plus chaque jour à une vitesse folle, mon frère souhaite lui faire signer au plus vite un mandat en cas d’inaptitude et je m’y oppose. Il me trouve débile de refuser et je le prends mal. Votre avis serait bienvenu.
Une fille inquiète
Votre frère a raison. Normand Jutras, le curateur public, m’écrivait en juin 2015 : « Le mandat demeure la meilleure protection en cas d’inaptitude, puisque c’est la personne elle-même qui détermine qui veillera sur elle et ses biens advenant son inaptitude, plutôt que de laisser cette décision à d’autres. »