Laure Waridel
Les compagnies pétrolières et gazières canadiennes ont de quoi espérer l’élection des conservateurs à Ottawa. Leur plan climat laisse libre cours à l’expansion de ce secteur.
SORTIR DES ÉNERGIES FOSSILES
Il est pourtant mathématiquement impossible que le Canada atteigne les cibles fixées par la science en extrayant toujours plus de gaz et de pétrole des sables bitumineux.
Même si ces énergies sont locales, étant de sources non conventionnelles, elles polluent plus que les hydrocarbures conventionnels.
Pour répondre à l’urgence climatique, il faut produire et consommer de moins en moins d’énergies fossiles d’ici comme d’ailleurs. Ce doit être la priorité numéro un.
Contrairement à ce que stipule le Parti conservateur dans son plan, le gaz fossile n’est pas une énergie de transition. Même l’agence internationale de l’énergie reconnaît qu’il s’agit d’une « source importante de GES ».
Il est donc illogique d’autoriser (et encore pire de financer) des pipelines qui devront être rentabilisés pendant des décennies.
SOUTENIR LES TRAVAILLEURS
Pour mener à bien une transition juste et verte, un vrai plan climat devrait soutenir directement les travailleurs, les travailleuses et les communautés qui dépendent des énergies fossiles.
Les 12,6 milliards de dollars destinés au pipeline Trans Mountain ainsi que les 21 milliards de subventions accordées à l’industrie fossile depuis le début de la pandémie seraient vastement mieux investis dans des programmes de formation et le développement d’entreprises écoresponsables afin de créer des emplois verts.
L’alberta a d’ailleurs un grand potentiel en matière de production d’énergies éolienne et solaire. Selon des analystes, elle pourrait bientôt dépasser l’ontario.
Pour que le Canada remplisse ses obligations climatiques, il aurait besoin d’une vraie loi climat. Or, devinez qui a déposé un amendement assassin au projet de loi C-12 pas plus tard que ce vendredi ? Nul autre que Gérard Deltell, leader parlementaire du Parti conservateur !
Décidément, on ne pourra pas compter sur les conservateurs pour protéger l’avenir de nos enfants.