Guillaume St-pierre
L’économie canadienne prend du mieux plus rapidement que prévu. Vous pensez que cela empêchera le gouvernement Trudeau de dépenser encore des milliards ? Détrompez-vous.
D’ici la fin de l’année fiscale, l’économie canadienne pourrait avoir repris sa taille prépandémique, selon le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux.
Les libéraux diront que c’est grâce à la générosité de leurs programmes d’aide d’urgence qu’ils ont déployés durant la pandémie.
« On a rattrapé plus d’emplois plus rapidement que les États-unis parce qu’on n’a pas hésité à aider les gens », me racontait récemment un libéral, en citant la PCU et la subvention salariale.
Le gouvernement Trudeau n’a en effet pas lésiné sur la dépense. Il a été l’un des plus actifs du monde industrialisé. Des études ont même démontré que le fédéral avait injecté plus d’argent dans l’économie que ce qu’il a perdu durant la crise.
M. Giroux a calculé que les mesures d’ottawa prises en réponse à la COVID-19 s’élèvent au total à plus de 331 milliards $.
Qu’à cela ne tienne, les libéraux prévoient investir de 70 à 100 milliards $ pour relancer l’économie. On en saura plus sur ce plan dans le budget fédéral de lundi.
RISQUÉ
Pourquoi pomper autant d’argent dans une économie qui risque de se guérir d’elle-même ? De nombreux experts, dont Yves Giroux, se posent la question.
Surtout qu’avant même la pandémie, le Canada sous Justin Trudeau enregistrait des déficits structuraux de l’ordre de 63 milliards $ cumulés d’ici 2025.
La réponse est aussi politique qu’économique.
Des élections planent à l’horizon. L’exercice permettra aux libéraux de placer certains bonbons en vitrine, comme les garderies subventionnées.
Dans ce contexte, le plan de relance des libéraux d’au moins 70 milliards $ est possiblement mal avisé, croit le chien de garde indépendant des finances publiques.
Ces bonbons en vitrine se révéleront-ils empoisonnés ?