La défense doute des compétences d’une biologiste
JOLIETTE | L’avocat de Benoit Cardinal a mis en doute hier les compétences et l’impartialité de la biologiste qui a analysé la scène du meurtre de sa conjointe.
Pendant trois heures, Me LouisAlexandre Martin a mitraillé Sonia Roy de questions, tantôt générales tantôt pointues. Le criminaliste a commencé par faire dire à l’experte du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale que l’analyse de projections de sang n’était pas une science exacte.
La veille, Mme Roy avait détaillé les constatations qu’elle avait faites dans la résidence de Mascouche où Jaël Cantin a été assassinée, le 16 janvier 2020.
La femme de 33 ans, mère de six enfants, est décédée d’un traumatisme contondant à la tête, après avoir été rouée de coups.
Son conjoint, Benoit Cardinal, a été accusé de meurtre prémédité et subit actuellement son procès devant jury, au palais de justice de Joliette.
SEMELLE ENSANGLANTÉE
La biologiste a expliqué qu’à son avis, Mme Cantin était déjà au sol, pratiquement immobile, lorsqu’elle a été frappée.
En contre-interrogatoire hier, Me Martin a soutenu que l’experte avait choisi de mettre de côté des éléments pertinents qui auraient pu prouver la thèse d’une violation de domicile, comme l’empreinte d’une semelle de botte dans le sang. « Les motifs suggéraient que c’était les semelles des premiers répondants qu’on voit habituellement », a répondu la témoin.
L’avocat de la défense a insinué que Mme Roy manquait d’objectivité, car elle relève du ministère de la Sécurité publique, qui chapeaute la SQ.