Un impôt de pandémie rapporterait près de 8 milliards $ à Ottawa
AGENCE QMI | Un impôt spécial de pandémie visant les grandes entreprises qui se sont enrichies en 2020 permettrait de renflouer les coffres du gouvernement fédéral de 8 milliards $, estime le Directeur parlementaire du budget (DPB) dans un rapport dévoilé hier.
Pour parvenir à ce montant, le DPB a envisagé un scénario selon lequel un impôt spécial de 15 % serait appliqué sur les bénéfices réalisés en 2020 qui dépassaient les attentes des grandes entreprises. Cette mesure permettrait ainsi de prélever une partie des bénéfices des compagnies qui ont pu s’enrichir grâce à la COVID-19.
CHIFFRE D’AFFAIRES DE PLUS DE 10 M$
Seules les sociétés avec un chiffre d’affaires de plus de 10 millions $ par année seraient assujetties à cet impôt spécial, selon le scénario évalué.
« Nous estimons qu’un impôt sur les bénéfices exceptionnels générerait, au titre de l’impôt sur le revenu des sociétés, des recettes fiscales de 7,9 milliards de dollars pour l’année 2020 », a conclu le DPB au terme de son étude réalisée à la demande du député néodémocrate Peter Julian.
Notons que l’imposition de cet impôt spécial s’ajouterait au taux de 15 % d’imposition auquel sont déjà assujetties les grandes entreprises.
L’idée a tout pour plaire au chef du NPD, Jagmeet Singh, qui a salué le rapport et a indiqué qu’il mettrait de l’avant cette taxe sur les profits « excessifs », qui viendrait renflouer les coffres de l’état de près de 8 milliards $.
« On a vu dans cette pandémie que les ultrariches continuent de gagner des profits records, et les petites entreprises ont de la misère à joindre les deux bouts. C’est encore un exemple de ce gouvernement libéral qui favorise les grandes compagnies au lieu d’aider les petites entreprises », a affirmé M. Singh, qui a aussi dénoncé les grandes entreprises qui ont profité de l’aide d’urgence du Trésor public pour payer des dividendes aux actionnaires.
LES GAGNANTS DE LA PANDÉMIE
Malgré la pandémie, certains pans de l’économie ont très bien performé au cours de la dernière année. Ainsi, grâce à des revenus 10,6 % supérieurs aux prévisions dans le secteur de la fabrication, l’impôt spécial permettrait de générer
1,8 milliard de dollars.
Les secteurs des finances (683 millions $, +21,6 %), de la santé (790 millions $, +6,6 %), de la construction
(765 millions $, +6,4 %) et de l’extraction minière et pétrolière (1,37 milliard $, +3,4 %) contribueraient aussi grandement à renflouer les coffres de l’état grâce à l’impôt de pandémie.
Rappelons qu’en vertu du budget fédéral dévoilé la semaine passée, l’année 2020-2021 s’est conclue avec un déficit de 354 milliards de dollars, tandis qu’ottawa prévoit ajouter 155 milliards de dollars de plus à la dette du Canada en 2021-2022.