LES QUÉBÉCOIS ONT PRIS DU POIDS DURANT LA PANDÉMIE
Les femmes ont été plus nombreuses à prendre quelques livres, selon une étude
Le poids de la pandémie se fait sentir sur la balance, car près de deux Québécois sur cinq admettent avoir pris du poids depuis les 14 derniers mois.
C’est ce que révèle une nouvelle étude de l’université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse, dévoilée aujourd’hui.
Solitude, télétravail, sédentarité, anxiété et déséquilibre de la routine expliquent notamment ce gain de poids pour plusieurs Québécois depuis le début de la pandémie, affirme le chercheur Sylvain Charlebois, qui a dirigé l’étude.
« On a parlé beaucoup de pain au levain, de tartelettes portugaises, de toutes sortes de trucs sucrés, de desserts. On n’a vraiment pas pensé à la santé, mais plus à se réconforter en raison de la solitude liée au confinement », indique-t-il.
Selon le sondage, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes à accumuler des kilos. En général, les gens qui ont gagné quelques poignées d’amour ont engraissé de 6 à 10 lb ( voir encadré).
« Les gens se sont dit simplement : on va prendre soin de nous une fois que ce sera terminé, c’est trop. Occupons-nous de la pandémie et après on verra ».
MANGER « TOUT LE TEMPS »
Ce fut d’ailleurs le cas pour Marie-claude Bourque, âgée de 44 ans, qui confie avoir pris près de 10 lb durant les premiers mois de la pandémie.
Mère de deux adolescents de 12 et 17 ans, elle admet que la routine, complètement bousculée par le premier confinement, a contribué à une légère prise de poids pour tous les membres de la famille.
« Au début, lorsque nous étions les quatre à la maison, nous étions tout le temps dans le garde-manger. Tu manges tout le temps, tu as le frigo à côté. Le coût de l’épicerie avait vraiment augmenté », mentionne-t-elle.
En janvier dernier, Mme Bourque s’est reprise en main, en diminuant les sucreries et les collations entre les repas, ce qui lui a permis d’éliminer rapidement les livres en trop. « J’en achète moins aussi. C’est une boîte de biscuits par semaine, je n’achète plus un million de cochonneries. Quand il n’y en a pas dans le garde-manger, on n’en mange pas ».
Pour ses enfants, le retour à l’école a aussi contribué à leur apporter une meilleure routine alimentaire, dit-elle.
La famille Bourque n’est pas seule à avoir dérogé à ses bonnes habitudes au cours des derniers mois. Le sondage révèle que près de trois Québécois sur quatre ont eu de la difficulté à manger des collations saines pendant la pandémie.
La moitié des personnes sondées ont également affirmé que manger les aidait à se sentir mieux lorsqu’elles étaient seules.
« Le confinement forçait les gens à demeurer à la maison. À part manger, il n’y a peut-être pas grand-chose qu’on peut faire. Les gens se sont lancés sur la nourriture pour se réconforter », soutient M. Charlebois.
LES JEUNES PLUS AFFECTÉS
En plus d’avoir été plus stressés que les autres générations pendant la pandémie, les plus jeunes, soit ceux de la génération Z, âgés de 18 à 24 ans, ont aussi pris plus de poids que les générations plus vieilles.
Ainsi, plus d’un jeune sur deux, pour la plupart des cégépiens ou universitaires, a pris du poids pendant la pandémie. « C’est beaucoup », affirme M. Charlebois.